Raymonde Peschard est de ceux et celles qui ont décidé de prendre fait et cause pour la Révolution algérienne. Ce sont des sympathisants, des amis de l'Algérie ou plutôt des Algériens à part entière puisqu'ils ont arraché ce titre au prix de leurs sacrifices. Le 26 novembre 1957 tombait en martyre pour l'indépendance de l'Algérie, Raymonde Peschard suite à une embuscade tendue par l'armée française, au lieu-dit Djebel Rih, dans les Bibans. Elle devait rejoindre les troupes de l'ALN en Tunisie avec un groupe de quatre médecins pour renforcer l'équipe médicale. Blessée et capturée, lors de cet accrochage dans lequel périrent ses frères de combat, achevés sauvagement sous ses yeux. Elle riposte à la lâcheté de ses bourreaux dont le chef n'hésitera pas à lui loger alors une balle dans la tête. Raymonde Peschard qui portera le nom de Taous était une infirmière et connaissait bien l'Est du pays, dont Constantine, où elle avait vécu et grandi. Elle est née à Bologhine, Alger, en 1927 (ex-Saint Eugène.) Femme militante, dès son jeune âge, elle est engagée dans l'action politique par l'entremise de son oncle Edouard Peschard, un communiste cheminot à Constantine qui l'avait adoptée à la mort de sa mère et l'avait aidée à acquérir une formation d'assistante sociale. Membre du Parti Communiste Algérien, elle avait noué des contacts avec les nationalistes algériens à Constantine. Ce qui ne manquera pas d'éveiller les soupçons des autorités coloniales qui l'expulseront de la capitale de l'est. C'est le retour donc à Alger, sa ville natale, où elle est recrutée au sein de la société Electricité et Gaz d'Algérie. Elle se retrouve aux côtés de celui qui deviendra un héros martyr de la cause algérienne Fernand Iveton, qui la fait adhérer au FLN en 1956. Elle est accusée d'avoir remis à ce dernier la bombe et suite à l'arrestation d'Iveton, la presse diffuse sa photo et Peschard, en avril, décide d'entrer dans la clandestinité et rejoint le maquis. Elle était d'abord infirmière, mais insistait pour être parmi ceux qui combattent les armes à la main. Le cinéaste François Demerliac, auteur du documentaire sur Maurice Audin, « La disparition », sorti en salles en juin 2010, avait projeté de faire un film sur cet héroïne, abattue lâchement par des soldats français, les mains ligotés.