C'est un bout de femme qui ne tient pas en place tellement elle est sollicitée. Bourrée d'énergie, elle ne peut s'asseoir une minute sans qu'elle ne soit sollicitée pour répondre au téléphone, ouvrir la porte de son local ou s'occuper d'un malade. Elle, c'est Malika. Elle a acquis une réputation de guérisseuse herboriste grâce au bouche à oreille. Elle a hérité ce métier de son beau-père, originaire d'Ouled Nail (Djelfa) qui traite le cholestérol, l'arthrose, l'obésité, pour ne citer que ceux-ci, à base de plantes médicinales, d'huile d'olive et de produits de la ruche. Malika s'est intéressée à ce métier vu le nombre impressionnant de personnes qui viennent le voir de toutes les contrées d'Algérie. A ce moment, l'idée a germé dans sa tête pour faire comme lui et rendre le sourire aux milliers de personnes qui souffrent. Pour cela, elle a potassé tous les livres de son beau-père, ayant trait à la médecine. Personne n'avait le droit de toucher à ces livres considérés comme un trésor. Mais Malika a trouvé l'astuce. Dès que son beau-père se déplace, elle lit page par page les ouvrages. Avec une mémoire d'éléphant, elle a appris par cœur toutes les recettes ainsi que les doses et le nombre de jours qu'il faut pour chaque traitement. De fil en aiguille, elle a mis en pratique ses dons de guérisseuse. Dans le local où elle reçoit les malades, ça ne désemplit pas. A base de plantes qu'elle cueille elle-même à Djelfa, Biskra et Oued Souf, elle concocte des tisanes et des onguents qui permettent aux personnes qui souffrent de trouver un certain bien-être. Le secret est bien gardé mais elle avoue que le lait de chèvre, les œufs des poules élevées au grand air, le miel ainsi que les produits de la ruche et l'huile d'olive vierge avec les plantes médicinales sont les ingrédients employés. D'ailleurs au fond de son local, c'est comme un laboratoire. Dès qu'un remède est demandé pour telle ou telle maladie, elle rentre au fond et ressort avec un pot bien hermétique. L'ARTHROSE, MALADIE DU SIÈCLE ! Toutes les personnes qui l'ont sollicitée sont venues de la part de telle ou telle personne qui a été soulagée un tant soit peu des douleurs de l'arthrose qui attaquent les articulations au point de laisser le malade handicapé, parfois immobile sur une chaise roulante. Après plusieurs questions relatives à la santé et aux médicaments pris, Malika conseille d'abord une hygiène de vie ensuite prépare une tisane et un pot de miel mélangé avec d'autres ingrédients dont elle a le secret. La nature, dit-elle, regorge de bienfaits dont Dieu nous a gratifiés. Il suffit de les connaître et de bien s'en servir. « Juste la dose qu'il faut », recommande-t-elle. Mise à part l'arthrose, cette guérisseuse a traité d'autres maladies comme les hémorroïdes, la constipation, l'eczéma, les calculs rénaux, le rhumatisme, la polyarthrite et les problèmes de la peau. A ce propos, une maman est venue spécialement remercier Malika pour avoir traité sa fille d'une rougeur au-dessus de la lèvre supérieure qui lui a occasionné un complexe. Une préparation à base d'huile d'olive et une crème sous forme d'onguent a fait partir la rougeur au bout d'une semaine. Les exemples de ce genre sont légion. Le téléphone ne s'arrête pas de sonner et de perturber les consultations des patientes présentes. En fin connaisseur, Malika, parfois, oriente les malades vers des médecins spécialistes, à l'image de cette jeune fille qui souffre de migraine. Cette malade a fait toutes les analyses et tous les examens médicaux, mais la migraine persiste. Malika, lui a demandé si elle a consulté un endocrinologue ou un neurologue. La patiente lui répondit par la négative. Alors la guérisseuse lui a demandé de prospecter dans ces deux domaines pour trouver l'origine de la migraine. Sinon, elle lui concoctera une préparation à base de plantes médicinales avec du citron. Cependant, Malika souffre secrètement de la non reconnaissance de son don. Elle souhaite l'apport des autorités locales et wilayales pour avoir un registre du commerce qui lui ouvrira le droit à beaucoup de choses dont un local et du matériel nécessaire à ses préparations qu'elle doit acheter avec des factures chez les grossistes. Pour le moment, les pots et autres sachets en plastique et en papier sont acquis au niveau des détaillants.