Le RND, par la voix de M. Miloud Chorfi, porte-parole du parti dira que le projet y afférent sera soumis, bientôt, au bureau national, non sans préciser que sa formation est porteuse de nouvelles idées, dans la mesure où sur les 140 points inscrits dans son programme politique, plus de 80% ont été déjà réalisés. Le reste sera repris cette fois-ci et renforcé par de nouvelles propositions que le RND fera connaître lors de sa campagne électorale, confie Chorfi. Dans son programme, le RND plaide pour le maintien des mécanismes de régulation du marché de l'emploi et leur adaptation aux objectifs de la préservation de l'emploi existant et de la satisfaction de la demande additionnelle. Ce qui implique de stimuler et de diversifier l'offre d'emploi, de faciliter l'insertion de la demande dans le marché, d'assurer la cohérence entre la politique de protection sociale et la régulation de l'offre et la demande d'emploi. Cet objectif passe, nécessairement, par une diversification des dispositifs de soutien à la création d'activités productives de biens et de services et leur adaptation à la situation de chacune des catégories ciblées de manière à offrir au maximum de citoyens les conditions requises pour investir à l'échelle de leurs moyens et créer en fonction de leur capacité leur propre activité. METTRE FIN AUX « PALLIATIFS » M. Noureddine Bahbouh, président de l'Union des forces démocrates et sociales, estime, quant à lui, qu'il faudrait inscrire cette question dans le cadre d'un programme économique sérieux, permettant la mise en place d'un tissu industriel qui sera apte à prendre en charge les jeunes. A ce titre, indique-t-il, il faut établir une « politique audacieuse » et un véritable plan de relance économique. Pour lui, les dispositifs mis en place jusque-là ne sont que « des palliatifs qui ne règlent pas ce dossier à long terme ». Cela dit, il faut encourager le recrutement, alléger les procédures fiscales et renforcer l'investissement direct, à travers la création de grandes entreprises. Bahbouh est convaincu que l'Etat doit animer et encourager l'emploi et ne pas distribuer de l'argent, en dehors d'un dispositif d'investissement clair. La gestion du dossier de l'emploi se fait de manière « brusque », fait-il remarquer. Ce qui décourage les jeunes qui sont, aujourd'hui, en quête de gains faciles. PLAIDOYER POUR LE SYSTÈME DE COACHING DES JEUNES M. Djamel Benabdslem, président du Front de l'Algérie nouvelle, estime qu'il faut commencer d'abord, par remplacer l'économie de rente par une économie productive. Au sein de cet objectif, il faut établir une politique de l'emploi qui doit être accompagnée de nouvelles lois qui encouragent la création d'entreprises. Le Front de l'Algérie nouvelle plaide pour l'instauration du système de coaching du jeune et ce, dès qu'il choisit son projet jusqu'à sa mise en œuvre. A cet effet, Benabdslem propose de mettre en place des cellules de suivi de ces porteurs de projets, afin de les aider en termes de prévisions financières, d'étude technique et de qualité des produits. « Pendant dix ans, nous avons importé des produits de consommation alors qu'on pouvait importer la main d'œuvre. Pourquoi ne pas transformer notre pays en un atelier de travail », dit-il, en plaidant aussi pour la révision des motivations pour comprendre « pourquoi l'Algérien ne travaille pas ? ». Selon lui, il est grand temps de dépasser les visions partielles pour mettre en place une stratégie globale de l'emploi en vue de permettre l'éclosion des compétences. M. Chouam Bouchama, qui s'exprime au nom du Front pour la liberté et la justice, est optimiste. Il dit que l'Algérie a les moyens de ses ambitions et il suffit d'avoir la volonté de mener à bon port ce lourd dossier de l'emploi. DJABALLAH MISE SUR UN TAUX DE CHÔMAGE DE 5% DANS CINQ ANS Le parti de Abdelallah Djaballah avance même des estimations, puisqu'il prévoit de faire fléchir, sur les cinq prochaines années, le taux du chômage à 4 ou 5%. Notons qu'il est aujourd'hui de l'ordre de 10,2%. Ce parti table aussi sur un taux de croissance du produit intérieur brut de 7%. « Ce qui est réalisable, avec la création d'un million d'emplois dans le secteur du tourisme et autres services, toujours à l'horizon 2017 ». Il cite à ce propos l'exemple de l'autoroute est-ouest et la deuxième autoroute des Hauts-Plateaux en phase de réalisation, devant générer de nombreux postes d'emploi. Le deuxième paramètre concerne le secteur de l'agriculture. Il fait remarquer que sur 8 millions d'hectares de terres agricoles, 1,6 million seulement est exploité. Si ce volet est pris en charge, plus de 400.000 emplois seront créés. En ce qui concerne l'industrie, Bouchama affirme que son parti compte hisser son taux de participation au PIB à 14% dans cinq ans, alors qu'actuellement, il est de l'ordre de 5%. Sa formation envisage de créer plus d'un million de « vraies » PME, devant recruter de 10 à 249 jeunes chacune. Pour ce qui est des dispositifs de l'emploi mis en place par les pouvoirs publics, Bouchama estime qu'il faut les maintenir, mais en les regroupant dans un seul guichet. Il propose de créer une banque d'investissement, d'alléger la fiscalité et de revoir l'assiette de l'impôt. Le tout pour ouvrir la voie à d'autres potentialités d'embauche.