Qui est Amel lbeddouzen ? Je suis âgée de 26 ans. Je suis originaire de Gouraya, dans la wilaya de Tipaza. Je suis architecte de formation et de profession et chanteuse. J'ai toujours aimé la chanson depuis mon enfance. A l'âge de dix ans, mon père m'inscrit à l'association culturelle de musique andalouse El Kaisaria de Cherchell, ville où j'ai grandi. J'ai intégré l'orchestre régional de musique andalouse d'Alger avec Zarrouk Mokdad ainsi que l'orchestre national avec Guerbasse Rachid à la même période. En 2007, j'ai obtenu mon premier casting de l'édition Alhane wa chabab. Actuellement, je chante le style hawzi, le flamenco, le classique andalou, le chenwi. Je travaille d'arrache-pied pour élargir mon horizon musical et me distinguer par mon propre cachet artistique. Comment êtes-vous venue à la chanson ? Tout a commencé en 2007 avec l'aventure Alhane wa chabab. C'est une belle expérience artistique et humaine qui m'a permis d'apprendre beaucoup de choses sur plusieurs plans. Elle m'a permis de connaître des gens, de m'ouvrir sur autrui et de m'enrichir de l'expérience des autres, surtout sur le plan musical. J'ai toujours assumé et assuré le choix de faire des études et exercer mon métier d'architecte à côté de ma passion qui est la musique. A quoi votre passage à l'émission Alhan wa chabab vous a-t-il servi ? Alhane wa chabab m'a ouvert des portes sur le monde artistique professionnel et m'a fait découvrir au public en tant que soliste. J'ai pu accéder à des plateaux de télé prestigieux, participer à des festivals de renommés tels que l'ouverture de la capitale islamique à Tlemcen, (avec Karacala), la semaine culturelle d'Algérie au Koweït où j'ai représenté la femme berbère. J'ai également assuré l'animation d'une émission télévisée de variété musicale « Thimlilith » à la Chaîne 4 d'expression amazighe en 2009, ainsi que le rôle principal et la bande originale du feuilleton Hasna inspiré du conte Aicha Wa l'Haraz diffusé au mois de ramadan dernier. Où en est aujourd'hui la chanson chenwie ? La chanson chenwie est boîteuse. Elle est surtout marginalisée médiatiquement et délaissée par les siens, dont je fais partie. Quelque part, nous sommes tous responsables de cette situation. C'est pour cette raison, d'ailleurs, que je sens le devoir de m'investir dans la promotion de ce style musical qui plonge ses racines dans la région de Tipaza. Ce style est à mon avis en voie de disparition surtout, après le retrait de la scène artistique du groupe mythique Ichanwiyen. Que représente pour vous le groupe Ichanwiyen ? Le groupe Ichanwiyen est le précurseur de la chanson chenwie. Il représente l'initiative, l'amour pour la culture musicale de la région, la contribution à la sauvegarde de notre riche patrimoine algérien, ils sont les précurseurs, nous sommes la relève. Des projets en perspective ? Après des années de flottement et d'interrogations, aujourd'hui je pense avoir trouvé mon chemin artistique. Et pour le partager avec ceux qui m'aiment, je prépare un album qui regroupera mes influences et mes inspirations. Je ne pourrai pas vous définir le style. Ce dont je suis certaine, c'est que mon public aura droit à des sonorités méditerranéennes, occidentales, berbère et autres. Dans mes chansons, je traite des sujets qui ont marqué mon propre parcours, avec une plume simple. Je raconte mes sentiments, mon vécu et celui de mes semblables. La sortie de l'album est prévue pour la fin de l'année en cours.