Face à la hausse des prix des fruits et légumes et la grève, entamée, dernièrement, par les grossistes, les commerçants détaillants s'insurgent contre les barons du marché de gros qui fixent les prix. Ces commerçants préconisent le contrôle immédiat du marché en instaurant des mécanismes pour la protection des consommateurs de cette frénésie des prix. Pour évaluer cette situation, une virée s'impose. Les marchés de Bab El-Oued, Réda-Houhou (ex-Clauzel), Ferhat-Boussaad (ex-Meissonnier), Ali-Mellah à la place du 1er-Mai, les citoyens affluent de moins en moins. La pomme de terre est affichée à 95 DA le kilo, la tomate à 130 DA, les petits pois à 90 DA, la courgette à 120 DA, alors que le poivron a pris des ailes, caracolant à 180 DA, de même pour le concombre à 160 DA le kilo. Les carottes et les navets ont, eux aussi, connu le même sort : 80 dinars le kg. Indigné par ces incessantes hausses qui ont un impact direct sur le porte-monnaie, le consommateur est découragé. Très pointilleuse sur les produits qu'elle achète, Fatiha affirme avoir constaté une hausse des prix. « Cela m'a interpellée, car ce sont des produits que j'achète tout le temps. Je pourrais en citer d'autres », commente-t-elle. De son côté, Djazia souligne qu'habituellement ses courses pour la semaine lui reviennent à environ 2 000 DA. « Hier, cela m'a coûté plus. Les prix proposés nous découragent ». Si elle dit être sceptique quant à la baisse des prix, cette dame note toutefois que « beaucoup de consommateurs attendent un changement ». Pour leur part, les revendeurs assurent que leur marge bénéficiaire est insignifiante. « La pomme de terre, par exemple, se vend entre 60 et 66 DA le kilo au marché de gros », confie Yacine, un jeune revendeur au marché Ali-Mellah qui souligne que le détaillant subit le monopole des vendeurs de gros. Cette flambée des prix a touché de plein fouet les établissements de la restauration. « Pardon, il doit y avoir une erreur, car j'ai commandé un sandwich complet viande hachée, frites, omelette et fromage, je vous ai donné 200 DA et vous ne m'avez rendu que 50 DA comme monnaie », adira un client au gérant d'une pizzeria. Ce dernier lui répond que la tarification a changé, à cause de la hausse du prix de la pomme de terre. Cette même scène se répète un peu partout dans l'Algérois. Ces restaurateurs préfèrent mettre leur activité de livraison de pomme de terre entre parenthèses en attendant des jours meilleurs. D'autres restaurants comme ‘'Le Combattant'' ou ‘'Le Gourmand'' situés à Alger, ont tout simplement décidé d'écarter ce produit de leur menu.