Lors de la rencontre organisée jeudi dernier par Mme Chaïa Djaâfri, présidente de l'Observatoire algérien de la femme (OAF), cette spécialiste a avancé le chiffre de 20.000 nouveaux cas par an dont 12.000 cas de cancer du sein, 1.800 cas de cancer du col de l'utérus, entre 15.000 et 18.000 cas de cancer de l'ovaire et environ 2.000 cas de cancer du col de l'utérus. L'objectif de cette rencontre, qui a drainé quelque 300 médecins généralistes et sages- femmes, est de les sensibiliser sur la nécessité d'accompagner et de surveiller les malades atteints du cancer. « On a l'impression que le personnel de la santé a peur de la prise en charge du malade cancéreux même pour une simple angine alors qu'il peut intervenir du fait de la proximité émotionnelle, topographique qui font que les choses deviennent plus faciles, rentables pour le malade et la santé publique en général », a indiqué Dr Oulmane. Concernant les sages-femmes, cette spécialiste estime qu'elles sont conscientes et impliquées dans le diagnostic précoce du cancer et de ne pas se borner à distribuer ou à placer un dispositif contraceptif. Mais la réalité est tout autre, dira une autre sage-femme. « Nous avons les capacités de détecter un cancer, mais le problème de prise en charge et de suivi se pose. » « Une fois la malade orientée vers le CPMC, d'autres problèmes sont à dénoncer tels que les rendez-vous trop espacés, le manque de médicaments et de lits, de chimiothérapie. C'est ainsi que de jeunes mamans ont trouvé la mort laissant derrière elles des familles orphelines ».Mme Djaâfri dira qu'« il est criminel de laisser une malade cancéreuse retourner dans son village sans suivi médical spécialisé, car elle est exposée au risque de rechute ou de mort ». C'est pour cela que l'OAF axe son travail sur la formation continue et notamment sur le « conceling », un concept visant la communication interpersonnelle qui est la base de tout traitement et d'orientation médicale. « Quand le courant ne passe pas entre le médecin et la malade, celle-ci ne revient pas pour le diagnostic de routine (mammographie, dépistage du cancer du col de l'utérus, ovaires, corps de l'utérus). Les sages-femmes également ont un rôle important dans l'accueil du nouveau-né pour lui éviter l'hypothermie, la souffrance natale, etc. Dans ce sillage, Mme Lila Boulegroun, du service maternité de Beni Messous, a axé son intervention sur la nécessité pour la sage-femme de ne pas s'occuper uniquement de la maman mais également du bébé. « En salle d'accouchement, la sage-femme doit assurer la prise en charge de l'enfant lorsque le pédiatre est absent », fait-elle remarquer.