Samir Bouakouir, dirigeant du FFS : « Le boycott dans une telle conjoncture ne rimerait à rien » Samir Bouakouir, dirigeant du FFS et candidat aux élections législatives pour la région France-nord (zone1), a affirmé samedi soir que le nouveau contexte géopolitique dans lequel vont avoir lieu les élections législatives prévues le 10 mai « repose avec acuité la problématique du changement démocratique dans notre pays ». « Notre participation est tactique dans la mesure où nous ne cautionnons pas ces élections parce qu'elles pourraient être nécessairement la solution à la crise mais pour remobiliser la société et faire émerger une vraie conscience politique et une vraie culture citoyenne », a déclaré M. Bouakouir lors d'une conférence de presse. « C'est cela le sens de notre participation », a-t-il ajouté, assurant qu'« à ce jour, il n'a, en aucune manière, été question du retrait du FFS de ces élections et le parti ira jusqu'au bout de son choix ». « Tout comme notre participation au scrutin n'est en aucun cas liée aux garanties données sur la régularité du scrutin », a-t-il encore dit. M. Bouakouir a, dès lors, déploré l'interprétation erronée sur cette participation, rapporté par la presse, affirmant qu'un démenti a été fait dans ce sens par le parti et que les propos d'un responsable du FFS ont été détournés de leur contexte, puisqu'il n'était pas question de retrait du parti de ces élections mais, plutôt, d'un éventuel retrait de la Commission nationale de surveillance des élections législatives (CNSEL). « Notre objectif, a-t-il poursuivi, est, d'une part, d'utiliser la tribune de la future Assemblée nationale pour susciter le débat d'idées, populariser nos mots d'ordre, porter la voix des laissés-pour-compte et être une force de proposition et, d'autre part, agir avec les forces et personnalités politiques crédibles pour construire un rapport de force politique favorable à une alternative démocratique et sociale ». « Compte tenu de la situation nationale marquée par une société désintéressée de la chose politique et de la situation géopolitique, avec l'exemple le plus récent du Mali voisin, la question du boycott dans une telle conjoncture ne rimerait à rien », a-t-il admis. « Nous estimons, au contraire, au parti que la meilleure manière de faire émerger un rapport de force politique favorable à l'alternative du changement démocratique est de participer et créer des canaux de communication et notre participation au scrutin nous permettra d'y parvenir », a-t-il ajouté. Le dirigeant du FFS dira également que celui-ci (le boycott) « n'est qu'un autre appel à l'abstention et l'expression aujourd'hui du renoncement, de la démission et de la fatalité ». « Le boycott est une coquetterie intellectuelle en complète contradiction avec la nécessité de réhabiliter le politique et en total retrait avec les exigences d'un contexte général (...). De ce point de vue, il peut même constituer une faute politique », a-t-il relevé. Pour Bouakouir, la campagne électorale devrait être l'occasion d'un « vrai débat » sur les questions qui préoccupent l'Algérie et sur la manière de rendre le changement démocratique possible dans le pays.