M. Samir Bouakouir, dirigeant du Front des forces socialistes (FFS) et candidat aux élections législatives pour la région France-nord (zone1), a affirmé samedi soir que le nouveau contexte géopolitique dans lequel vont avoir lieu les élections législatives prévues le 10 mai "repose avec acuité la problématique du changement démocratique dans notre pays". "Notre participation est tactique dans la mesure où nous ne cautionnons pas ces élections par ce qu'elles pourraient être nécessairement la solution à la crise mais pour remobiliser la société et faire émerger une vraie conscience politique et une vraie culture citoyenne", a déclaré M. Bouakouir lors d'une conférence de presse. "C'est cela le sens de notre participation", a-t-il ajouté, assurant qu'"à ce jour, il n'a, en aucune manière, été question du retrait du FFS de ces élections et le parti ira jusqu'au bout de son choix". 'Tout comme notre participation au scrutin n'est en aucun cas liée aux garanties données sur la régularité du scrutin", a-t-il encore dit. M. Bouakouir, a dès lors, déploré l'interprétation erronée sur cette participation, rapporté par la presse, affirmant qu'un démenti a été fait dans ce sens par le parti et que les propos d'un responsable du FFS ont été détournés de leur contexte, puisqu'il n'était pas question de retrait du parti de ces élections mais, plutôt, d'un éventuel retrait de la commission nationale de surveillance des élections législatives (CNSEL). "Notre objectif, a-t-il poursuivi, est, d'une part, d'utiliser la tribune de la future Assemblée nationale pour susciter le débat d'idées, populariser nos mots d'ordre, porter la voix des laissés-pour-compte et être une force de proposition et, d'autre part, agir avec les forces et personnalités politiques crédibles pour construire un rapport de force politique favorable à une alternative démocratique et sociale". Sur la question du boycott, il a indiqué que le FFS a fait le bilan du premier boycott auquel il avait appelé en 1990 pour les élections locales et qu'il considère aujourd'hui que le boycott n'est pas une "forme efficace" qui permet de mobiliser les Algériens autour de projets de société d'intérêt général. "Compte tenu de la situation nationale, marquée par une société désintéressée de la chose politique, et de la situation géopolitique, avec l'exemple le plus récent du Mali voisin, la question du boycott dans une telle conjoncture ne rimerait à rien", a-t-il admis. "Nous estimons, au contraire, au parti que la meilleure manière de faire émerger un rapport de force politique favorable à l'alternative du changement démocratique est de participer et créer des canaux de communication et notre participation au scrutin nous permettra d'y parvenir", a ajouté le dirigeant du FFS. Toujours sur la question du boycott, le représentant du FFS, dira également que celui-ci qui "n'est qu'un autre appel à l'abstention est l'expression aujourd'hui du renoncement, de la démission et de la fatalité". "Le boycott est une coquetterie intellectuelle en complète contradiction avec la nécessité de réhabiliter le politique et en total retrait avec les exigences d'un contexte général (...). De ce point de vue, il peut même constituer une faute politique", a-t-il relevé. Pour le représentant du FFS, la campagne électorale devrait être l'occasion d'un "vrai débat" sur les questions qui préoccupe l'Algérie et sur la manière de rendre le changement démocratique possible dans le pays. Abordant, par ailleurs, la situation de la communauté algérienne en France, il a énuméré une série d'engagements que le parti entend prendre en sa faveur. Parmi ces mesures, il a indiqué que le parti s'engage à s'associer à toutes initiatives visant à dénoncer "les comportements xénophobes, racistes et discriminatoires" quels que soient les auteurs et à œuvrer à l'auto-organisation des Algériens et Algériennes de France dans des réseaux solidaires. Parmi ces engagements aussi et qui seront précisés sous forme de propositions dans le programme du FFS qui sera rendu public en Algérie à l'occasion du lancement officiel de la campagne électorale, il y a lieu de citer, également, la mesure exigeant le respect de l'application des accords bilatéraux entre la France et l'Algérie.