Alors que plusieurs pays ont mis en doute l'« engagement » de la Syrie dans la mise en œuvre du plan de paix de l'émissaire de l'ONU et de la Ligue arabe, Kofi Annan, entré en vigueur depuis hier, le ministre syrien Walid Al Mouallam a annoncé, depuis Moscou, le début de retrait des unités militaires de certaines provinces, notamment Homs. Au cours d'une conférence de presse, avec son homologue russe, Serguei Lavrov, Mouallem a néanmoins précisé que le cessez-le-feu doit commencer avec l'arrivée d'observateurs internationaux. Tout en confirmant le retrait de l'armée syrienne et la libération de certaines personnes qui ont participé à des troubles, Lavrov a exhorté le gouvernement syrien à être « plus actif » et « plus ferme » dans l'application de la feuille de route internationale. Pour l'opposition du Conseil national syrien (CNS), les nouvelles conditions posées par Damas sont « inacceptables », voire « irréalisables ». « Je ne vois pas comment elles pourraient être acceptées par Annan », a affirmé Bassma Kodmani, porte-parole CNS, en soulignant la coopération de la coalisation présidée par Bourhan Ghalioun. Arrivé, hier, en Turquie, pour visiter des camps de réfugiés syriens à la frontière turco-syrienne (25.000 réfugiés syriens), l'ancien SG de l'ONU devait envoyer hier un courrier au Conseil de sécurité pour rendre compte de l'application de son plan de sortie de crise, avant de s'envoler pour Téhéran. Sa visite intervient alors que la tension est très vive entre Damas et Ankara suite à des tirs en provenance de la Syrie ayant blessé quatre Syriens et deux Turcs. Le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan a condamné, depuis Pékin, ces tirs qui constituent une « claire violation » de la frontière entre les deux pays, en promettant d'agir en conséquence. « Nous prendrons évidemment les mesures nécessaires », a-t-il assuré en appelant la communauté internationale « à agir en faveur des réfugiés », allusion à une intervention militaire sous une forme humanitaire. « Nous avons déjà dépensé 150 millions de dollars (...) Qu'allons-nous faire si cet exode atteint 100.000 personnes ? », a-t-il argué.La réaction syrienne a été sans équivoque. Al Mouallam a accusé à la Turquie d'armer les rebelles et d'aider les militants à pénétrer en Syrie, des agissements qui sont, selon lui, en contradiction avec le plan Annan.