Pendant la garde, les médecins tentent souvent de joindre les autres services pour plusieurs raisons. Soit pour faute de place à leur niveau. Soit par manque de structures adaptées pour la prise en charge de certains patients, puisqu'on ne trouve pas tout le temps toutes les spécialités dans un même hôpital. Mais ce n'est pas toujours possible ! Le standardiste ne répond pas aux appels. Avec beaucoup de volonté les médecins passent des heures à essayer de joindre un autre hôpital pour ne pas perdre de temps et essayer de sauver un malade. Cependant en vain, pas de réponse à l'autre bout du fil. Si avec beaucoup de chance le standardiste de votre hôpital répond, celui de l'autre secteur ne répond pas toujours. Les médecins se retrouvent au bout du compte obliger dans certaine situation d'urgence, de mettre le malade dans une ambulance et de se déplacer pour lui trouver une place dans une autre structure. On choisit un hôpital au hasard et on tente. Une fois arrivés, on ne fait pas descendre le malade de l'ambulance car sait-on jamais. On demande si notre malade peut être pris en charge, si la réponse est positive on le ramène. Sinon et on va voir ailleurs ! Une nuit, on a reçu un malade au niveau des urgences de cardiologie qui présentait un infarctus du myocarde, mais malheureusement pour lui dans notre service, il n y avait pas de place en réanimation. Certes on venait de perdre un malade mais le faire descendre à la morgue pourrait prendre du temps, on ne pouvait pas attendre. On a installé le malade dans l'ambulance et on s'est dirigé vers le CNMS ou il y avait un service de réanimation de cardiologie. Arrivé là bas à 2 h , on nous explique qu'il y avait plus de place. On remonte dans l'ambulance sans savoir ou on pouvait l'emmener, le médecin décide alors de tenter le CHU de Béni Messous, même chose, pas de place. On décida alors de rebrousser chemin est de revenir au point de départ c'est à dire à Parnet. Et la notre surprise était que le corps était à la morgue et qu'on pouvait enfin installer notre malade dans le service. Au bout du compte, on a fait un tour pour rien. Si le standardiste avait répondu, on aurait su d'emblée qu'il n' y avait pas de place ni au CNMS ni à Beni Messous, et on n'aurait pas déplacé le malade ! Et on dit que c'est l'ère de la communication ! Il n'y a une absence totale de coordination entre les hôpitaux de la capitale. Si ce malade a eu de la chance d'être transporté dans une ambulance, les autres se déplacent par leurs propres moyens, et font eux mêmes le tour des hôpitaux à la recherche d'une structure qui puisse les prendre en charge. Ainsi les urgences vagabondent dans les rues d'Alger de jour comme de nuit !