L'Afrique du Sud et l'Algérie sont deux pays qui comptent sur le continent africain. A tous points de vue, jouissant de positions stratégiques et d'un potentiel humain et économique à nul autre pareil. Est-ce dû à la lutte des deux peuples pour se défaire d'une des formes les plus barbares de l'occupation coloniale qui a scellé une réelle amitié ? Longtemps, notre pays a soutenu la lutte contre l'apartheid en accueillant et entraînant des combattants de l'ANC. Les bonnes relations entre Alger et Pretoria s'adossent à ce socle historique. On ne peut faire abstraction de la dimension sentimentale qui vient de se traduire par la suppression du visa pour les supporters algériens qui se rendront au pays de Mandela lors de la Coupe du monde. Il faut toutefois reconnaître que l'éloignement a fait que les échanges demeurent à un niveau modeste sinon insignifiant même si des compagnies comme Loya commencent à être connues chez nous. Les Algériens ne découvrent pas seulement les attraits de cette terre de multiples possibilités. Les centaines de jeunes qui s'y sont installés sont de plus suivis par les hommes d'affaires en quête d'affaires fructueuses. Les compagnies nationales ne sont pas en reste. Ainsi, les secteurs du gaz et de l'électricité ont fait l'objet, en mars 2001, d'un protocole de coopération entre la Sonelgaz et la société sud-africaine EKSOM en vue d'identifier les actions de partenariat à concrétiser conjointement dans cet important segment d'activité. Les Sud-Africains s'intéressent de près à la recherche minière et aurifère, domaine où ils possèdent une véritable expérience. Les deux pays partagent aussi des ambitions pour le futur d'un continent qui rêve de lendemains meilleurs. Dans le cadre du Nepad, ce cadre de mobilisation et d'engagement pour l'essor et l‘intégration du continent noir, les deux pays apportent une contribution conséquente à la réalisation de ses objectifs. Avec le Nigeria, le Sénégal et l'Egypte, ils sont devenus le moteur des initiatives africaines. La visite du président sud-africain Jacob Zuma qui arrive aujourd'hui à Alger offre l'opportunité de renforcer la coopération et le dialogue politique. Accompagné d'une délégation importante d'opérateurs économiques, le chef de l'Etat élu l'an dernier cherchera à hisser la coopération économique à la hauteur des liens politiques que n'assombrit nul nuage. Les liens entre les deux pays ne se contentent plus de généreuses déclarations d'intention. Les responsables cherchent visiblement à leur donner un caractère plus concret. Des jalons ont été déjà posés lors des réunions régulières de la haute commission conjointe.