Il s'agit de la restauration et l'équipement de deux salles de projection cinématographique, à savoir « Tessala » et « Marhaba », fermées depuis plus de 24 ans. Les travaux, selon la même source, seront lancés dès le mois de mai. Selon les responsables de la culture, la relance du cinéma est devenue un enjeu politique culturel, à l'heure où Internet est devenu un vecteur de diffusion de films. Ainsi, le mythe du cinéma refera-t-il surface à Sidi Bel-Abbès pour permettra aux habitants de renouer avec ce monde culturel qui a failli disparaître, n'était cette politique d'émergence et la volonté des responsables qui ont pris la ferme décision de relancer ces salles à travers tout le territoire national, car le 7e Art joue un rôle très important dans la promotion de la diversité culturelle. A Sidi Bel-Abbès, les vieux cinéphiles qui ne manquent pas souvent de se rappeler, avec une pointe de nostalgie, au bon souvenir des anciennes salles de cinéma de la ville « l'Empire », empruntant son architecture au style de la Louisiane -Nouvelle-Orléans et qui a connu par le passé des manifestations prestigieuses (Festival du disque avec le grand Sidney Bechet, les Platters, Dario Moreno, Dalida ; « l'Algéria » (ex-Versailles) et sa sélection de films soft ; « Le Tessala » (ex-Vox) et « L'Olympia » qui fut l'une des premières à introduire le cinémascope en Algérie, ne gardent pas moins bon espoir que le programme de réhabilitation de la Direction de la culture sera un bon préalable à la relance du projet de « biennale de la Mekerra » que s'est proposé de mettre sur pied un groupe de professionnels du cinéma installés en Europe. « Biennale de la Mekerra », faut-il le rappeler est l'intitulé d'un projet de festival international cinématographique qu'abritera la capitale de la Mekkera. Le dossier, qui a été finalisé dans ses moindres détails, sera soumis prochainement à l'appréciation des autorités locales et du ministère de la Culture pour en assurer éventuellement la couverture financière. Il s'agit, a-t-on expliqué, d'un festival international qui se veut d'abord comme l'expression cinématographique d'une manifestation artistique au service d'un humanisme universel, ouverte à tous les créateurs et tous les genres, au-delà de tous les clivages politiques et culturels... Elle n'en a pas moins l'ambition, précise-t-on, dans la plateforme de l'étude, d'inverser le cours des représentations habituelles, celles d'un « Nord » accueillant parcimonieusement une production du « Sud » sélectionnée, celles d'un « Sud » se retrouvant entre intimes pour célébrer la créativité de sa production... et constater la discrétion de sa diffusion... Cette manifestation, estime-t-on, prétend également pouvoir traduire et transposer économiquement (et au-delà des impacts locaux) cette relation artistique partenariale. « Un festival au Sud avec le Nord est donc l'affirmation d'une complémentarité et non celle d'un antagonisme, qui met équitablement en jeu des potentialités respectives : l'originalité et le réservoir artistique de l'un, l'antériorité, le professionnalisme et la dimension économique de l'autre (...) », note-t-on. Tout en précisant que la biennale s'évertuera pour ainsi dire à rapprocher des cinémas sans les assimiler, cherchera à les intégrer sans les accaparer. Dans un monde perturbé et belliqueux, la culture et donc le 7e Art, se doivent plus que jamais, avec les moyens qui leur sont propres, de porter l'équité, la compréhension, l'échange et le rapprochement des peuples... et faire en sorte que les termes de l'échange ne reproduiront pas, une fois de plus, des schémas de domination. Pourquoi le choix de notre pays et de la ville de Sidi Bel-Abbès pour abriter une rencontre cinématographique de cette envergure ? Notre interlocuteur tient à souligner qu'il n'existe pas, actuellement en Algérie, de festival international de cinéma. Même si le 7 Aart, dira-t-il, a déjà suscité localement plus d'une initiative dans le genre, à l'exemple du Festival d'Annaba. Ces tentatives n'ont pas été hélas soutenues. Ça été le lot du Festival de Timimoun dirigé par Mohamed Chioukh, puis du collectif « Kaïna cinéma » à Bejaia, de dimension essentiellement locale... Louables et salutaires à plus d'un titre, ces expériences se sont heurtées à des difficultés de tous ordres. NAISSANCE D'UN FESTIVAL INTERNATIONAL DU CINEMA Pourtant, l'Algérie est en mesure de se doter d'un festival international du cinéma. C'est pourquoi, Sidi Bel-Abbès, importante ville d'Algérie et pôle universitaire par excellence, s'évertue audacieusement à relever le défi en proposant la création d'un festival international du cinéma. Cette initiative culturelle permettra de désenclaver la ville au niveau national et de la faire émerger au plan international. Selon les organisateurs : « Ce festival international s'inscrit dans une optique d'élévation culturelle, sans pour autant prétendre changer le cours de l'histoire... À Sidi Bel-Abbès, l'engouement pour la culture, et particulièrement pour le cinéma, ne date pas d'aujourd'hui. Par le passé, des tournages dans la capitale de la Mekerra ont vu défiler des stars de renommée mondiale : Sarah Bernhardt, Fernandel, Christian Marquand, Christian Jacque... en plus des cinéastes de renommée, natifs de Sidi Bel-Abbès, comme Bachir Belhadj, Brahim Tsaki et le directeur de photo Boukerche qui écrivent aujourd'hui, à leur manière, l'histoire du cinéma algérien. La future biennale de la Mekerra a trouvé déjà, en Jean-Pierre Garcia, un Bel-Abbésien de naissance... » Conscient que le cinéma est avant tout un divertissement enclin à nous dépayser, nous faire rêver à travers des images époustouflantes, des décors insolites, etc. De nombreux acteurs s'attellent pour que Sidi Bel-Abbès abrite son festival international du cinéma.