L'expérience italienne dans la création et l'organisation des petites et moyennes entreprises (PME) italiennes a été longuement évoquée hier lors de la deuxième journée d'études parlementaires algéro-italiennes sur le rôle des PME/PMI. « Il y a plus de 20.000 Algériens qui travaillent en Italie. Ils ont le droit de créer des PME, s'ils le désirent», a indiqué Silvano Moffa, président de la commission italienne de travail (secteur public et privé), lors des débats qui ont suivi sa communication sur « le rôle des PMI dans la promotion de l'emploi ». Le responsable italien a cru bon d'observer que son pays soutient la liberté de circulation non seulement des marchandises mais aussi des personnes. «L'homme est la finalité de la coopération et des échanges commerciaux», a-t-il ajouté, mettant en évidence l'importance d'accorder plus de visas aussi bien aux Algériens qu'aux Italiens. «Les opérateurs économiques doivent trouver des facilités pour l'obtention des visas et circuler ainsi plus facilement entre les deux rives de la Méditerranée». L'expérience italienne en matière d'entreprises a été expliquée par l'orateur en termes notamment d'organisation juridique des PME qui sont essentiellement, poursuit-il, des entreprises de personnes et non de capitaux. «Elles sont soutenues par un fonds de garantie public qui leur faciliter l'accès aux crédits et le financement de projets d'investissements», explique Silvano Moffa. La création du conseil national italien de l'innovation, qui encourage le système de la production, constitue aussi un autre mécanisme de promotion et de développement des PME qui se voient encouragées en permanence dans la recherche et le développement de la qualité. Dans ce système économique, la flexibilité est le maître mot. Les «amortisseurs sociaux» sont donc nécessaires pour garantir une certaine flexibilité du marché de travail comme la caisse d'assurance-chômage qui permet de faire face à une crise et à des cas de fermeture d'entreprises pour raisons économiques. Développer la PME pour réduire les importations Autre particularité de l'expérience italienne, «le développement économique et social des PME signifie la mise en place du triptyque formation-recherche-innovation». Reste à savoir comment concrétiser les bonnes relations qui sont jugées excellentes sur le plan politique sous forme de partenariat et de projets économiques. Une question qui taraude aussi l'esprit des participants que des experts qui semblent tenus par une responsabilité de résultats. Mais le terrain semble balisé. Et pour cause, «plus de 60% des PME algériennes sont actuellement équipées par des opérateurs italiens», a souligné avant-hier à l'ouverture des travaux Mustapha Benbada, ministre de la PME et de l'Artisanat, pour mettre l'accent sur le haut niveau de la coopération bilatérale et des échanges commerciaux. Reste que pour l'Algérie, l'enjeu est ailleurs. Abdelaziz Amrous, directeur de la coopération au ministère de la PME et de l'Artisanat, a relevé la nécessité de voir se développer des PME en Algérie dans le secteur du médicament en vue de réduire la facture des importations qui avoisine les 2 milliards de dollars par an. «Il faut inverser cette situation de dépendance vis-à- vis des importations dans un cadre de partenariat, de transfert technologique et de savoir-faire», a-t-il suggéré. Selon lui, l'accord cadre de la coopération financière conclu entre la FINALEP et la société financière SIMEST constitue un instrument de financement approprié pour soutenir les futurs projets de partenariat.