Avant de commencer de travailler au quotidien El Moudjahid, Slimane Benaziez (Dda Slimane pour les intimes) avait déjà fait un nom dans l'organisation des séminaires au ministère des Affaires religieuses au temps de Mouloud Kacem Naït Belkacem. Tout en préparant une licence de mathématiques, il a intégré le monde de la presse. « C'était le job qui me permettait d'étudier le jour, c'était un travail de nuit », disait M Benaziez. Vers la fin de l'année 1971, il rejoignit en premier lieu le service « correction » du doyen des journaux algériens. Quelque temps après, la direction du quotidien lui a demandé de regagner l'équipe rédactionnelle pour se faire un autre nom dans la rubrique scientifique, un service qui correspond, quelque peu, à sa formation initiale. En 1976, lorsqu'il y a eu fusion entre Algérie Actualités avec El Moudjahid, la rubrique scientifique lui a été confiée. De mars 1980 à mars 1982, il a pris un détachement pour travailler au sein du Centre nucléaire d'Alger où il s'occupait toujours de l'information scientifique, pour retrouver une autre fois son poste à Algérie Actualités. En 1984, l'Etat lui a octroyé une bourse pour un complément de formation de deux ans dans le domaine de la presse, à l'Institut français de presse (IFP) à Paris II. Quand il est revenu de France, il travailla dans plusieurs publications : l'hebdomadaire Actualités Economie, le mensuel Parcours maghrébin et une revue de vulgarisation de la santé Harmonie et Santé magazine. Une revue éditée en deux langues (arabe et français) et dirigée par Benaziez jusqu'à l'apparition de la loi sur l'information de 1990. « Lorsqu'on nous a donné la possibilité de créer des titres indépendants, j'ai lancé ma propre revue qui s'appelait Sciences magazine. En raison de l'insécurité et le manque de budget, la revue, malheureusement, s'est arrêtée au bout de son cinquième numéro. La montée de l'insécurité dans les années 1990 a fait fuir plusieurs intellectuels algériens vers l'étranger. Certains de ses collègues sont allés s'installer en France, d'autres au Canada, aux Etats-Unis d'Amérique, mais Dda Slimane s'est sauvé au Grand Sud avec sa femme et ses quatre filles. « J'étais avec un ami et ancien camarade du Centre nucléaire d'Alger qui a lancé une grande entreprise de contrôle non destructif et de qualité pendant trois ans », a-t-il indiqué.Après l'orage, il revient à Alger. Une fois à la capitale, l'Agence nationale d'édition et de publicité a fait appel à ses services. « En toute sincérité, moi, j'espérais trouver à l'Anep les conditions pour la relance de mon magazine, puisque l'entreprise avait les moyens d'impression, de diffusion et la publicité », a-t-il avoué. A l'époque, selon ses propos, M. Khomri, PDG de l'entreprise, lui a demandé de diriger l'unité de communication. Par la suite, il y avait la création de la direction d'édition qu'il a intégrée, puis il devient directeur jusqu'à décembre 2007, l'année où il devait prendre sa retraite. Comme un homme d'Etat ou un acteur, M. Benaziez refuse de se retirer de la vie active. Après l'ouverture de l'Ecole nationale supérieure de journalisme et des Sciences de l'information, son directeur, M. Brahimi, lui fait appel. « J'ai voulu que notre petite expérience serve et puisse profiter aux jeunes et aux futures journalistes », dit-il. Le retour à la vie active, à l'âge de 63 ans, est-il un choix, une passion ou par nécessite financière ? « Je me sens comme un poisson dans l'eau lorsque je plonge dans le journalisme scientifique, car ma carrière est scientifique », a-t-il indiqué. Il ajoute que son retour au travail est même une vocation. « Il faut avouer qu'il y a une carence dans ce domaine en Algérie. En dehors des quotidiens, la presse algérienne est pauvre. La presse spécialisée est presque inexistante », dira-t-il. Dda Slima estime qu'« au moment où quelqu'un peut donner quelque chose d'intéressant et d'utile, je pense qu'on ne doit pas se dérober. C'est à ce moment-là qu'on peut apporter, grâce à l'expérience amassée. C'est à la retraite qu'on a accumulé le maximum d'expérience », précise-t-il. Il estime également que « dans la carrière de la formation, on doit regarder la validité de la personne sur le plan physique et moral. Il peut continuer à enseigner quelle que soit la forme juridique. Dans le domaine de l'enseignement, je crois qu'on peut faire exception tant que l'individu est encore valide ». Actuellement, Benaziez assure plusieurs modules au sein de cette école : réalisation d'un journal écrit, initiation au journal écrit, analyse critique des médias, vulgarisation scientifique et terminologie scientifique.