La situation socio-économique en Algérie a été mise en évidence par l'Organisation de coopération et de développement économique (OCDE), à travers les réalisations en la matière depuis 1999, c'est-à-dire depuis l'élection de Abdelaziz Bouteflika à la présidence de la République. Dans un rapport, intitulé «Perspectives économiques africaines 2008» et présenté hier à Paris, le chapitre consacré à l'Algérie revient sur le Programme de soutien à la relance économique (PSRE) et le Programme complémentaire de soutien à la croissance (PCSC), tout en soulignant les retombées de ces opérations sur les conditions de vie des citoyens. Rappelant que le premier mandat du président Bouteflika a été axé principalement sur la réconciliation nationale, le rapport note aussi que le PCSC constitue le cheval de bataille des dernières années du second mandat de Bouteflika, rapporte l'APS qui reprend les grandes lignes dudit rapport. Initialement évalué à 60 milliards de dollars, le PCSC «a connu une sensible révision à la hausse pour dépasser les 140 milliards de dollars, budget auquel s'ajoutent quelque 14 milliards destinés au développement des régions des Hauts Plateaux et du Grand Sud», explique l'OCDE avant de souligner que «l'action budgétaire vise à entretenir la croissance économique, en dotant le pays d'infrastructures adéquates afin d'améliorer le climat des affaires et d'inciter le secteur privé à s'impliquer davantage dans la relance de la croissance». Dans leur rapport, les experts de l'OCDE, chargés d'étudier le cas Algérie, relèvent, par ailleurs, que «cette enveloppe est presque exclusivement destinée aux infrastructures économiques et sociales. Le développement humain [santé, logement et éducation] connaît une nette avancée : 25,5% de l'enveloppe est destinée à l'habitat et au cadre de vie, sans compter les effets indirects des investissements dans les infrastructures [22,7%]». Abondant dans la même logique de satisfaction, l'OCDE estime que «les pouvoirs publics se montrent déterminés à doter le pays de grandes infrastructures économiques et sociales», citant, dans ce chapitre précis, l'exemple de l'autoroute Est-Ouest, les travaux ferroviaires sur des distances de voies analogues, avant de déduire, à ce sujet que, «comparé à la décennie passée, le contexte social global s'est nettement amélioré». Une déduction soutenue par le fait que «les recettes substantielles de l'Etat lui ont permis de reprendre un rôle de distributeur. Les catégories sociales soutenues par l'Etat sont relativement mieux ciblées». L'action sociale de l'Etat n'est pas en reste dans le rapport et l'APS le relève si bien lorsqu'elle cite l'OCDE. «Cette action sociale s'est située entre 5,5 et 7,7% du PIB de 1999 à 2005. En ne considérant que le PIB hors hydrocarbures, ce chiffre passe de 10 à 13% sur la même période», indiquent les spécialistes de l'OCDE. «La croissance économique, stimulée par l'embellie financière due à la hausse des recettes des hydrocarbures, s'est accompagnée, d'une amélioration spectaculaire de l'emploi», indique le rapport se référant aux données de l'Office national des statistiques (ONS). Au sujet de la politique de l'emploi, l'OCDE relève que «la population au chômage représentait en 2005 un taux global de 15,3%, contre près de 30% en 1999. Les dispositifs d'emploi au bénéfice des jeunes, le soutien à la création de la micro-entreprise, le PSRE suivi par le PCSC sont à l'origine de cette embellie. Grâce à la réalisation des grandes infrastructures, le gouvernement se donne pour objectif de faire passer le taux de chômage en dessous de la barre des 10% d'ici à 2009», précise-t-on dans le rapport. Concernant le pouvoir d'achat, l'OCDE évoque l'augmentation du salaire minimum garanti de 25% à partir de janvier 2004. Ce qui a permis, selon cette organisation, «un rattrapage de pouvoir d'achat, compte tenu de la relative modération de l'inflation, et sans compter l'intervention de plus en plus importante de l'Etat dans le revenu brut des ménages», notent les rédacteurs du rapport. Le rapport note également que «le programme de construction d'un million de logements dans le cadre du PSRE, dont une grande partie a déjà été réalisée, a concouru à desserrer quelque peu la contrainte de la demande». Les experts de l'OCDE ajoutent que «l'espérance de vie à la naissance, qui constitue à la fois un indicateur de santé et de développement, a gagné plus de 20 années par rapport à 1970. Elle a dépassé 73 ans en 2005». Après ce tour d'horizon de la situation socio-économique depuis 1999, l'organisation conclut que l'Algérie jouit actuellement d'une aisance financière qui donne droit aux marges de manœuvres nécessaires «pour atteindre les objectifs du millénaire pour le développement (OMD)», souligne encore le rapport. R. E.