Il affirme que le niveau de croissance «important» enregistré ces dernières années est principalement dû au Psre et au Pnda. Le Cnes atteste dans son rapport sur la conjoncture économique et sociale du deuxième semestre 2004 de «la bonne santé retrouvée de l'économie nationale». «Les bonnes performances» réalisées en termes de croissance et de consolidation de la position extérieure avec un montant des réserves de change qui a atteint 43,1 milliards de dollars permettent d'envisager le moyen terme «avec plus de sérénité». Le document, qui sera présenté aujourd'hui au Palais des nations, fait ressortir que l'activité économique se caractérise en 2004 par une «dynamique soutenue» et une ouverture sur tous les fronts, «ce qui tranche singulièrement avec la vie végétative de la décennie noire». Dans ce contexte l'économie algérienne a enregistré une croissance soutenue de 5,2% globalement. La croissance enregistrée hors hydrocarbures a été principalement tirée par le BTP et les services, avec respectivement 8% et 7,7%. Le secteur des services, en pleine expansion avec +5,2% en moyenne annuelle sur la période de 2001 à 2003 a sensiblement amélioré ses performances. La branche des télécommunications constitue l'un des rares segments d'activité où la réforme économique engagée a été probante. La croissance agricole est retenue à hauteur de 3,1%. Des résultats satisfaisants qui ont bénéficié «de bonnes conditions climatiques». «La mise en oeuvre du Pnda a aussi donné un essor positif à l'agriculture dont on ne peut encore mesurer les incidences», ajoute le rapport. Quant au secteur industriel, après +2,9% en 2002, la production a globalement augmenté de 2,6% environ en 2004. Contrairement au privé, le secteur public semble en difficulté pour renouer avec une croissance durable dans «l'attente d'une réforme structurelle». Le retard dans la mise à niveau des réformes des services publics, le traitement définitif des questions du foncier industriel sont autant de facteurs qui pèsent sur le fonctionnement de l'appareil productif. Le rapport conforte l'orientation du gouvernement vers la privatisation, estimant que «le secteur privé constituera, sans doute, à l'avenir le principal pour d'emplois». Dans ce sens, le nombre d'employeurs immatriculé à la Cnas est passé de 1,8 million en 2003 à 1,9 million en 2004, contre une baisse du nombre d'employeurs au niveau du secteur public. «Cependant, face au développement continu du secteur informel sa performance est menacée». Le Cnes estime que le niveau de croissance «important» enregistré ces dernières années est dû selon le Cnes, principalement au Psre et au Pnda. «Les ressources engagées à travers le budget de l'Etat ont dynamisé l'activité économique et contribué à régénérer, en de multiples endroits, les systèmes sociaux» Par ailleurs, la décélération des prix observée dans le passé semble amorcer une inflexion au premier semestre 2004. Ainsi, après avoir marqué une tendance à la baisse de 0,32%, l'inflation enregistre cette année une hausse de 4,6% au niveau national. L'optimisme affiché par le Cnes se heurte à la réalité des chiffres reproduits par le rapport. Dans ce sens, l'une des caractéristiques qui a marqué la conjoncture de 2004, réside dans la forte croissance des importations lesquelles n'ont, en effet, pas cessé d'augmenter ces dernières années plus rapidement que le PIB. Ces importations concernent précisément les secteurs des services, l'importation des produits alimentaires, (céréales, semoule farine et des médicaments). A l'autre extrémité, les contre-performances enregistrées au niveau des exportations hors hydrocarbures ( 700 millions de dollars) continuent de nourrir beaucoup d'inquiétude. «La tendance évolutive des importations de marchandises et l'élargissement du déficit des services remettent au devant de la scène la question de compétitivité externe de l'économie avec comme perspective sous- jacente l'adhésion à l'OMC et la mise en oeuvre de l'accord d'association avec l'UE.» En dépit des réformes engagées, l'économie du pays, comme le démontrent les chiffres, reste principalement dépendante des hydrocarbures. Le maintien à un niveau relativement élevé des cours du brut a, effectivement, permis à l'Algérie d'accroître substantiellement ses réserves de change qui ont atteint un montant de 43 milliards de dollars. En termes d'investissements, l'Algérie a attiré en 2004 des investissements directs étrangers de 6 milliards d'euros dont 4 milliards dans le secteur des hydrocarbures. Les IDE hors hydrocarbures concernent les secteurs des communications et du dessalement. «L'Algérie sera dans cinq ans le premier pays dans le Bassin méditerranéen en matière d'investissements». Reste qu'actuellement, les réticences des étrangers persistent. Au plan social, le désengagement progressif de l'Etat en tant qu'employeur et les réformes préconisées pour accroître la compétitivité compte tenu de l'ouverture du marché, vont conduire à plus de flexibilité dans la législation du travail basée sur la contractualisation. «Ainsi, la dépermanisation risque de s'élargir et le chômage surtout des jeunes, prendre de l'ampleur». Enfin, le Cnes affirme que la phase de développement économique et social que traverse le pays ne saurait laisser passer inaperçue la volonté des pouvoirs publics et des autorités judiciaires de moraliser la gestion des affaires publiques et de lutter contre la corruption et les réseaux maffieux.