Il n'y avait pas foule en cette seconde journée de la compétition du Festival national du théâtre professionnel (24 mai au 7 juin 2010), placée sous le thème «Algérie, l'éternelle». Dans l'après midi à la salle Hadj Omar au Théâtre National Algérien Mahieddine-Bachetarzi (TNA), un public initié a assisté à une représentation en hors compétition de l'œuvre « Arrêt fixe » traduite et retravaillé par un étudiant jeune et dévoué de l'ISMAS, Fouzi Ben Brahim. Deux comédiens font leur apparition sur scène. Le décor, tout simple : une futaie, des feuilles même beaucoup de feuilles jonchent le sol. Un texte chargé de messages, de métaphores et de symboles sur une réalité vécue par tout un chacun dans la société. Arrêt fixe, du dramaturge M'hamed Benguettaf, est une pièce qui relate l'histoire d'un condamné à perpétuité et un gardien. C'est une œuvre tout en tensions que Fouzi Ben Brahim nous donne à voir, politique et amusante, caricatural et critique, où le présent ne cesse de buter sur la mémoire. La scène se déroule dans un cercle tantôt fermé, tantôt ouvert, sombre et éclairé dans lequel les protagonistes sont entourés du public, donnant l'impression que tout le monde (public et comédiens) a chacun un rôle à jouer. Les deux comédiens, Slimane Benouari et Tarek Bouarara se sont distingués en arabe classique par leur interprétation, voix et expression du visage. Ce qui honore le texte de la pièce. Selon un premier point de vue, la confrontation des comédiens évolue en direction du libéralisme politique. C'est à dire, les effets de la globalisation qui fait que nous adaptons et adhérons à un système où la liberté de l'individu n'est qu'une vulgaire chimère. En somme, des couches entières de la population sont menacées de perdre leur identité. Les dangers de la mondialisation sont malheureusement évidents. Il s'agit de lutter avec grande énergie contre ces maux. Seul gage de défense de la conservation de l'intégrité culturelle. Les passionnés du théâtre ont également suivi ce même soir, cette fois à la grande salle, la pièce «20 minutes» d'après l'adaptation du roman «Le portrait» de Dorian Gray et mise en scène par l'association pour la culture et le théâtre «Chourouq» de Mascara. D'une durée d'une heure et cinq minutes, réalisée en huit mois, cette œuvre programmée à cette compétition, raconte avec ses cinq comédiens, sur un ton tragique une légende. C'est l'histoire d'un jeune homme qui refuse de vieillir et pense que sa beauté est éternelle. Le public a été sensible au sujet traité. Rappelons que cette adaptation a décroché le 1e prix lors de la 4e édition du festival du théâtre professionnel à Sidi Bel Abbès.