Sous le patronage de la ministre de la Culture, Mme Khalida Toumi, le Musée national d'art moderne et contemporain d'Alger (Mama) organise, avec la collaboration de l'Agence algérienne pour le rayonnement culturel (Aarc) et l'Ambassade de France en Algérie, du 25 mai au 25 août prochain, une grandiose exposition entièrement dédiée à l'oeuvre grand peintre français Olivier Debré. La cérémonie d'ouverture s'est déroulée mardi dernier au Mama, en présence, en plus de la famille et proches du peintre, de Mme Zahira Yahi, chef de cabinet et représentante personnelle de la ministre de la Culture, de l'Ambassadeur français à Alger, ainsi plusieurs personnalités issues du monde artistique. Toute l'œuvre plastique (toiles, dessins, sculptures, voire même des photos) du peinte y est représentée, occupant tous l'espace du musée et dont le souci de mise en valeur a été pris en considération. Même s'il reste peu connu en Algérie, pays, il faut bien le dire, où la peinture est déconsidérée, l'exposition nous dévoile l'immensité du talent de ce grand peintre, considéré comme l'un des plus grands coloristes du 20ème siècle. «C'est la plus grande exposition d'un peintre étranger qu'abrite le musée depuis sa création. Elle retrace le parcours de plus de 50 ans de ce grand peintre, Olivier Debré» écrit Mohamed Djehiche, directeur du Mama, dans une présentation publiée pour l'occasion. Pour la petite biographie, mise en ligne sur la grande toile, Olivier Debré est considéré comme l'un des représentants majeurs de la peinture abstraite en France. A la veille de la guerre, il intègre l'Ecole des Beaux-Arts et fréquente l'atelier de Le Corbusier, avant de rencontrer Picasso à Paris pendant l'Occupation. Le maître espagnol a une influence décisive sur le jeune artiste, qu'il enjoint à dépasser la représentation pour exprimer son émotion. Dans les dernières années de la guerre, il passe de la figuration à l'abstraction. En 1949 est organisée sa première exposition personnelle à la galerie Bing, où il présente des toiles d'une grande liberté de couleurs et d'expressions. A partir de 1950, le peintre privilégie la matière et les tons sourds, proche parfois du travail contemporain de Nicolas de Staël. Il met en avant le signe comme élément de représentation de la pensée dans des séries comme les Signes personnages. Puis Olivier Debré revient progressivement au paysage, et qualifie sa peinture d'«abstraction fervente», comme «l'émotion suscitée par la contemplation d'un paysage». A partir de la fin des années 1960, il voyage beaucoup à la recherche de nouveaux «paysages», vécus plus comme des sensations de formes et de couleurs que comme des motifs à représenter. Dans les années 1980, l'artiste reçoit des commandes publiques comme le rideau de scène de la Comédie Française en 1987, celui de l'Opéra de Hong Kong en 1989, ou celui de l'Opéra de Shanghai, en 1998. En 1997, la chorégraphe Carolyn Carlson crée le ballet Signes à partir de ses toiles, sur une musique de René Aubry. Olivier Debré meurt à Paris en 1999, à l'âge de 79 ans.