Olivier Debré is in the town ! Onze ans après son décès, l'artiste peintre français est revenu, à travers ses toiles, au Musée national d'art moderne et contemporain d'Alger (Mama), pour une exposition de deux mois organisée par l'Agence algérienne pour le rayonnement culturel (AARC) et l'ambassade de France à Alger. Les amateurs d'art ont donc jusqu'au 25 août 2010 pour apprécier les œuvres de ce maître de la couleur. « Cette exposition nous a été proposée, nous ne pouvions pas la refuser. Elle montre comment un peintre a vécu pendant la période de l'abstraction durant laquelle il s'est fait un chemin. Olivier Debré est le peintre de l'abstraction fervente, un peintre sans ruptures », nous a expliqué Mohamed Djehiche, commissaire de l'exposition et directeur du Mama, en marge du vernissage, mardi 25 mai. Selon lui, Olivier Debré a connu une évolution sûre dans sa démarche artistique jusqu'à la fin de sa vie. « Il a été toujours convaincu que la peinture, c'est d'abord les sensations qu'on éprouve. C'est pour cela qu'il a fait disparaître tout ce qui est formes et personnages. C'est à chacun de trouver son histoire et de se retrouver devant une toile », a-t-il ajouté. L'expressionnisme abstrait, tel qu'élaboré par l'Américain Franz Kline et le Néerlandais Willem De Kooning, a beaucoup marqué l'œuvre d'Olivier Debré. Ce peintre au pinceau-balai a créé d'immenses toiles où la couleur a eu tous les droits. Une photo le montrant en pleine création, avec des sachets couvrant ses chaussures, met en valeur cette méthode amusante de travail. Aidé par les artistes chinois, Jing Shijian et Xu Jiang, il a réalisé, en 1998, le rideau de scène du nouvel Opéra de Shanghai. Deux ans auparavant, il avait effectué le même travail pour le théâtre des Abbesses à Paris. Il a écrit plusieurs essais sur l'art dont L'espace et le comportement en 1990 et L'œuf dans le chocolat en 1997. A noter enfin que le Mama organisera le premier Festival national de la photographie à partir du 20 septembre 2010. L'exposition durera deux mois. A partir du 1er décembre 2010, un hommage sera rendu à Mohamed Issiakhem, vingt ans après son décès. « On va exposer des œuvres que le public n'a pas vues, celles détenues par les collectionneurs », a précisé Mohamed Djehiche