La communauté internationale a entre trois et quatre semaines pour réagir dans la région du Sahel en pleine crise alimentaire, avertit le Programme alimentaire mondial des Nations unies (PAM). Selon les estimations de cette instance, il faudrait 450 millions de dollars pour aider les personnes dans la région qui en ont besoin. « Cette fois, la crise est différente que les fois précédentes. La situation est plus compliquée à cause du conflit qui se déroule au Mali et des prix élevés des denrées alimentaires », a expliqué la directrice générale, Ertharin Cousin, qui était en visite au Niger avec le Haut Commissaire des Nations unies pour les réfugiés (HCR), Antonio Guterres, afin de mobiliser le soutien à l'assistance d'urgence pour les personnes affectées par la crise dans ce pays et au Mali. Les deux hauts fonctionnaires des Nations unies ont lancé une alerte en commun : « Le temps qui est disponible pour sauver des vies passe vite. Aujourd'hui, nous lançons un appel à la communauté internationale au nom des personnes les plus vulnérables au Niger et dans les pays du Sahel. Il faut agir maintenant », ont-ils dit. Selon eux, des dizaines de milliers de gens ont dû se réfugier dans les zones les plus affectées par la sécheresse, où ils se joignent aux millions de personnes menacées par la famine. Le mois passé, le SG des Nations unies, Ban Ki-moon, avait indiqué que 15 millions de personnes sont directement menacées, que plus de 200.000 enfants sont morts de malnutrition l'année dernière et que plus d'un million sont menacés à l'heure actuelle. Pour le moment, l'ONU renforce son programme d'assistance alimentaire pour presque 4 millions de personnes et soutient à présent quelque 160.000 réfugiés qui ont fui les combats au Mali. Le HCR a déplacé les réfugiés des zones frontalières volatiles vers des camps à l'intérieur du Niger. Des craintes persistent que l'instabilité politique et sécuritaire au Mali pousse d'autres personnes à se réfugier dans les pays voisins qui ont déjà du mal à faire face à la situation. « Il est temps de mobiliser les ressources, à la fois financières et politiques, pour trouver des solutions qui permettraient d'éviter que la crise au Mali ne menace davantage la sécurité dans la région et que la situation ne se transforme en menace pour la sécurité mondiale », ont insisté les deux responsables du PAM et du HCR.