La fête était double, en ce jeudi ensoleillé à Oran. D'abord, parce que la journée était férié, ce qui a permis aux Oranais d'observer une grasse matinée que d'aucuns pensaient méritée. Ensuite, parce que c'étaient les élections législatives, un moment propice à la convivialité et à la fête. Dès 11 h, nous avons rendu visite à quelques centres de vote, à St Pierre, au centre-ville, à Oran-Est, et El Braya, au Sud-Est d'Oran. Dans les ruelles d'El Bahia, il n'y avait pas beaucoup de monde, en tout cas pas celui des jours ouvrables où la promenade s'avère, habituellement, problématique tellement la promiscuité est maîtresse des lieux. Seuls les bus privés circulaient en roue libre : « Si tous les jours pouvaient apporter des élections, on en aurait fini avec les fameux embouteillages qui bloquent la circulation oranaise, notamment, à la rue Ben M'hidi », se réjouira le jeune receveur qui nous confie avoir voté avant de prendre son service à neuf heures. Pour qui ? « C'est mon affaire, khouya », répondra-t-il, sans aucune animosité et avec la gouaille habituelle aux Oranais. Constat sur place, l'affluence n'était pas excessive dans les quelques centres visités. A Hai Essabah, au centre de vote n° 10, si, au moment de notre arrivée, la participation était clairsemée, le cœur y était, cependant. Beaucoup de jeunes parmi les votants qui respectaient scrupuleusement les chaines. Les mines des gens semblaient reposées. Confiantes. A 11h15, nous avons noté, inscrit sur le tableau vert, quelques 159 participants sur les 600 prévus. Autre destination, autre centre de vote. Sur les hauteurs de St Pierre, au centre n°16, il y avait beaucoup de monde. C'est que le quartier est populaire. Et les gens très près de leurs intérêts politiques. Selon le chef de centre, la participation, qu'il estimait à 19 %, était « correcte ». Selon un homme, entre deux âges, « l'acte de voter est une nécessité pour moi. Notre ville est en train de connaître de notables changements, il faut essayer d'aider nos responsables à améliorer notre vie en votant pour les hommes qui sont capables d'apporter un plus ». Au centre de Tripoli, même topo. L'un dans l'autre, la participation était relativement faible mais, selon nos interlocuteurs, les choses évolueront vers 16 h, lorsque les Oranais auront terminé avec leurs affaires. En effet, et selon les chiffres communiqués à 13h15, par le DRAG, il a été relevé 139.899 votants, soit un taux de participation de 13,92 %, soit encore, 4 points de moins qu'en 2007 où il était de 17 %. A Oran ville, le taux était d'un peu plus de 10 %. A El Braya, dans la banlieue, il dépassait les 20 %. « Il est clair, déclarent certains interlocuteurs, en partie des observateurs de la scène politique locale, que la participation va s'étoffer dans l'après-midi, car les Oranais, habituellement, peu regardant sur la chose politique, sont cette fois, conscients qu'il faut mettre sa voix dans la balance pour peser sur le cours de la vie ». Par ailleurs, quelques errements ont été rapportés par certains représentants de partis, telle que le non-respect de l'ordre de classement des bulletins, mais ces assertions ont vite été démentis par le DRAG qui a réfuté en bloc ces « allégations fausses ». A noter que 37 partis, 6 listes indépendantes se disputent les 18 sièges de la wilaya pour lesquels sont censés voter plus d'un million d'électeurs. 15.000 agents encadrent les 261 centres regroupant quelques 2.128 bureaux de vote. 5.000 policiers ont été déployés pour assurer la sécurité des élections.