Pour Smaïl Maaraf, politologue enseignant à la faculté des sciences politiques et des relations internationales de l'Université d'Alger, « le changement espéré par le peuple algérien ne se traduira pas sur le terrain si l'on prend en compte les résultats des élections législatives ». Finalement, « le système parlementaire ne versera que dans la continuité de ce qui existait auparavant », a-t-il noté avant d'ajouter qu'avec cette composante, cette assemblée est confectionnée pour conforter le régime semi-présidentiel et ce, pour donner plus de prérogatives au président de la République, « autrement dit, donner plus de prérogatives à l'appareil exécutif au détriment de la chambre législative ». En outre, avec le FLN à la tête, « la révision de la Constitution ne sera que superficielle », observe-t-il. Avec cette présente donne politique, M. Maaraf présente le scénario suivant : « Le Premier ministre sera issu du parti majoritaire à savoir le FLN et ce, non pas pour écarter M. Ouyahia de la sphère, mais surtout dans la perspective de conforter sa position en le nommant au poste de vice-président », estime le politologue. D'après M. Maaraf, le changement ne sera donc que « de la poudre aux yeux jetée pour leurrer l'opinion nationale et internationale ». Abondant dans le même sens, Brahim Brahimi, professeur à l'Institut des sciences de l'information et de la communication, a souligné qu'en réalité « il n'y a pas eu un changement dans le fond ». Ce qui sous-entend, dira-t-il, que la révision de la Constitution ne sera que « formelle ». « Nous avons souhaité avoir une nouvelle constituante, malheureusement, ce n'est pas le cas. A mon sens, tout dépend de la volonté politique pour appliquer réellement les réformes politiques engagées », notera-t-il. Ali Lakhel, politologue enseignant à l'Institut des sciences politiques émet un avis différent. Le changement sera de taille, dit-il ajoutant « qu'avec une majorité FLN, le régime hybride, fortement contesté, sera bien défini dans la mesure où cette formation politique plaide fortement pour un régime semi-présidentiel ». Un régime qui renforcera, a-t-il noté aussi bien les prérogatives du chef de l'Etat que ceux des parlementaires. Réfutant les déclarations de certaines formations politiques qui ont dénoncé les manœuvres frauduleuses durant le vote, il soulignera que « les résultats des élections sont légitimes ».