Benjamin Netanyahu a répondu samedi avec deux semaines de retard à la lettre que lui a envoyée Mahmoud Abbas, le 17 avril dernier. Comme attendu, le Premier ministre israélien a fait dans un jeu de mots. Tout en s'engageant à « établir un Etat palestinien démilitarisé, aux côtés d'Israël dans le cadre d'une solution négociée », il a fait fi des doléances exprimées par le président palestinien. Il appelle à la reprise « immédiate et inconditionnelle » des négociations de paix bloquées depuis septembre 2010, c'est-à-dire sans les deux préalables posés par l'Autorité palestinienne : arrêt de la colonisation, y compris à Al-Qods-Est annexée et retour aux lignes d'avant juin 1967, avec des « échanges de territoire mineurs et mutuellement agréés ». Un appel voué, sans doute aucun, à ne rencontrer aucun écho à Ramallah où l'Autorité palestinienne pose désormais un troisième préalable : la fin du calvaire qu'endurent les prisonniers en grève de la faim et la libération de « tous les prisonniers palestiniens », en particulier ceux incarcérés avant les accords d'Oslo (1993). Faute de réponse favorable, Abbas relancera, prévient Saëb Erakat, les démarches « à l'Assemblée générale, au Conseil de sécurité et dans les autres instances de l'ONU » pour obtenir l'adhésion de l'Etat de Palestine. En 2011, les efforts déployés par les Palestiniens pour obtenir une adhésion pleine et entière à l'ONU par l'intermédiaire du Conseil de sécurité s'étaient heurtés à l'opposition des Etats-Unis. Qu'en sera-t-il cette fois ? Certains responsables palestiniens se demandent s'il ne faut pas lancer une troisième Intifada.