Position n L'Autorité palestinienne a exprimé hier, lundi, son opposition à la proposition israélienne reconnaissant Israël en tant qu'«Etat-nation du peuple juif», en échange d'un gel de la colonisation. Dans une déclaration à la presse, le principal négociateur palestinien Saëb Erakat a affirmé que cette proposition «n'a pas de rapport avec le processus de paix ni avec les obligations qu'Israël n'a pas remplies». «Nous la rejetons aussi bien en bloc que dans le détail», a souligné le négociateur palestinien. M. Erakat a tenu ces propos en réaction à la déclaration faite plus tôt par le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, dans laquelle il a conditionné un nouveau gel de la colonisation en Cisjordanie par la reconnaissance par les Palestiniens d'Israël comme «l'Etat-nation du peuple juif». Ces propos de Netanyahu interviennent alors que les négociations directes israélo-palestiniennes sont toujours dans l'impasse en raison de la poursuite de la colonisation juive dans les territoires palestiniens. Les Palestiniens ont rejeté à plusieurs reprises l'exigence de M. Netanyahu portant sur le caractère juif de l'Etat, arguant qu'ils reconnaissent Israël depuis un échange de lettres de reconnaissance en septembre 1993 entre le président de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) Yasser Arafat et le Premier ministre israélien Yitzhak Rabin. Ils y voient également une négation du droit au retour des réfugiés palestiniens chassés de leur terre lors de la création d'Israël en 1948. Cette revendication israélienne est apparue récemment dans les négociations de paix, sous Ehud Olmert, le prédécesseur de M. Netanyahu, qui en a fait une des clauses fondamentales d'un éventuel accord avec les Palestiniens. Toutefois, face à cette situation, le président palestinien Mahmoud Abbas et les ministres français et espagnol des Affaires étrangères Bernard Kouchner et Miguel Angel Moratinos ont évoqué hier, lundi, à Amman les alternatives aux négociations pour la paix. Un entretien auquel a pris part le ministre finlandais des Affaires étrangères Alexander Stubb, a indiqué le négociateur palestinien Saëb Erakat. La rencontre a permis à M. Abbas d'évoquer «les alternatives (à Oslo) : la reconnaissance par les Etats-Unis d'un Etat palestinien et une demande de la Palestine au Conseil de sécurité pour devenir membre de l'ONU, qui sera suivie d'un communiqué du Conseil de sécurité invitant les Etats membres à reconnaître l'Etat palestinien dans les frontières de 1967», a affirmé M. Erakat. Rappelons que vendredi le président palestinien a déclaré devant le sommet arabe à Syrte que l'occupant israélien a aboli «de fait les accords d'Oslo» conclus en 1993 sur l'autonomie palestinienne. M. Abbas se référait alors aux incursions israéliennes en zone autonome palestinienne ainsi qu'à la condition générale de dépendance dans laquelle se trouve l'Autorité palestinienne.