Dans cette interview, à l'issue d'une visite effectuée au groupe agroalimentaire SIM de Blida, l'ambassadrice du Canada à Alger, Mme Geneviève Des Rivières, évoque les relations économiques entre Alger et Ottawa. Elle estime qu'un partenariat plus solide est possible entre les deux pays. Elle salue, à l'occasion, les réformes politiques engagées par notre pays. Lors de votre visite, vous avez déclaré que les déséquilibres des échanges commerciaux entre l'Algérie et le Canada à la faveur de l'Algérie devraient être rééquilibrés... L'objectif est bien sûr de rééquilibrer la balance commerciale dans la mesure du possible. Nous sommes en train de préparer un travail de partenariat qui permettra d'augmenter l'exportation des produits de services canadiens car nous croyons fermement que l'Algérie est un pays qui offre énormément d'opportunités en matière d'investissements. C'est quelque chose qui nous intéresse. Qu'en est-il des investissements directs canadiens ? Il y a des investissements et sans entrer dans le détail, je dis qu'il y a de petits investissements qu'on sous-estime mais en vérité il y a 50 entreprises canadiennes qui sont établies en Algérie. La grande majorité est constituée de sociétés de droit algérien. Ce sont des investissements qui engagent très peu d'expatriés et qui embauchent beaucoup de main-d'œuvre algérienne. Dans quel domaine les sociétés canadiennes interviennent en Algérie ? Nous travaillons, par exemple, en partenariat avec la Sonatrach dans le domaine des hydrocarbures et avec d'autres sociétés publiques et privées. Nous nous sommes aussi intéressés au secteur de l'agroalimentaire qu'on est en train d'explorer et qui pourrait attirer beaucoup d'investissements. Justement, vous venez de visiter le complexe agro-industriel du groupe SIM. Quelle en est votre appréciation ? Sincèrement, je suis fasciné par ce que j'ai vu. Le groupe SIM est un exemple de réussite privée et qui sert d'exemple pour les futures sociétés. C'est un groupe qui a su se diversifier et qui continue à le faire. C'est un groupe qui a connu et qui connaîtra du succès en matière d'exportations. Je suis ravie de savoir que le groupe SIM exporte vers le Canada. Il constitue une occasion pour approfondir davantage nos échanges commerciaux. A part l'exportation de blé, que peut proposer le Canada dans le domaine agroalimentaire ? Nous sommes par exemple intéressés pour développer ensemble la production laitière. Vous êtes un pays nettement dépendant de l'importation de la poudre de lait. Les espaces existent chez vous, le savoir-faire aussi, donc il n'y a pas de raison pour que l'Algérie n'atteigne pas l'autosuffisance en matière de production laitière. Ce qui manque, c'est un partenariat dans ce sens et nous pouvons le réaliser. Dans un investissement, tout repose sur le transfert du savoir-faire. Est-ce que les entreprises canadiennes sont prêtes à le faire ? Les entreprises canadiennes qui sont en Algérie et qui interviennent dans les domaines des ressources naturelles, le génie civil et le génie conseil ont pour priorité le transfert de savoir-faire. Ce sont des entreprises qui peuvent apporter un plus à l'Algérie en matière de savoir-faire dans le domaine de la gestion ou dans la technologie. On peut donc assurer le transfert de savoir-faire nord-américain avec le bonus de la langue qu'est le français. Selon vous, quels sont les produits algériens qui peuvent être exportés vers le Canada ? Il y a les pâtes, les huiles, les produits en conserves et d'autres produits agricoles. Le Canada est un pays agricole mais reste largement dépendant de l'importation à cause de la rigueur de son climat. Nous importons des produits du Maghreb, mais pas suffisamment de l'Algérie. Que pensez-vous des réformes politiques engagées en l'Algérie ? Les réformes engagées en Algérie sont le signal d'une volonté d'avancer et de s'adapter aux nouvelles réalités. Cette orientation est la bienvenue pour un pays comme le Canada. Et puis, il y a aussi des réformes dans le domaine agro-industriel qui sont particulièrement notables et très bien reçues par le secteur privé canadien