Les six monarchies du Conseil de coopération du Golfe (CCG (Arabie saoudite, Koweït, Qatar, Emirats arabes unis, Bahreïn et Oman) ont tenu, lundi à Ryad, un sommet consultatif pour examiner un projet d'union qui pourrait regrouper dans un premier temps l'Arabie saoudite et le Bahreïn. Intervenant dans un contexte de bouleversements majeurs sur l'échiquier géopolitique de la région, avec l'avènement des soulèvements des peuples arabes dont ils redoutent l'étendue, l'affirmation de l'Iran et de la Turquie comme des forces régionales menaçant la stabilité traditionnelle et leurs conséquences sur la stabilité de leur pourvoir, l'idée d'une union a été lancée en décembre par le roi Abdallah d'Arabie saoudite et soutenue par le Bahreïn. Au terme de la rencontre, les dirigeants du CCG ont décidé de charger leurs ministres des Affaires étrangères d'étudier davantage le projet et de soumettre leurs recommandations à un sommet extraordinaire qu'ils tiendront à Ryad. Les spéculations vont bon train sur les détails du projet. Le quotidien arabe Al Hayat, citant un responsable du Conseil, a prédit « une déclaration d'intention sur une union entre l'Arabie saoudite, le Bahreïn et le Qatar » à laquelle se joindraient, par la suite, les autres membres. L'Iran n'a pas tardé à montrer son mécontentement. Dans une lettre envoyée au CCG, la majorité des membres du parlement iranien ont condamné le projet qui ira, assurent-ils, en « renforçant l'unité du peuple bahreïni face aux forces d'occupation saoudiennes ». Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Saoud Al Fayçal, a sévèrement réagi en affirmant que la République islamique n'avait pas à s'immiscer dans les relations entre l'Arabie saoudite et le Bahreïn, qualifiant la lettre des députés iraniens de « menace inacceptable et inadmissible ». Sur le dossier syrien, les dirigeants du Golfe commencent à douter « sérieusement » des chances de succès du plan de l'émissaire de l'Onu et de la Ligue arabe, Kofi Annan. « Les combats se poursuivent, la violence se poursuit, l'effusion de sang se poursuit. Rien n'a été accompli, à part le fait que le niveau de la violence a baissé. Mais peut-on considérer qu'il y a un progrès si 60 personnes par jour sont tuées au lieu de 80 ? », s'est interrogé le chef de la diplomatie saoudienne qui s'exprimait au nom des six monarchies.