Le ministre des Transports, Amar Tou, l'a annoncé, hier, après avoir assisté au dernier essai à blanc de la deuxième phase du projet. Celle-ci comporte plusieurs étapes, elle a commencé par des exploitations nominales avec offre allégée entre 10 et 15 minutes et terminée avec des simulations d'incidents, de dysfonctionnement et d'accident lourd. Durant cette période, 40 anomalies fonctionnelles et 100 à caractère opérationnel ont été notifiées et rectifiées. Avant le lancement commercial, il est prévu à partir du 27 mai, pour une durée de trois semaines, des dessertes non commerciales destinées aux écoliers, étudiants, institutions, dans un cadre de sensibilisation. Avec 22 rames, le tramway fonctionnera avec un intervalle de 7 minutes. Pour ce qui est de la tarification, « l'occasion n'est pas opportune pour communiquer le seuil », a estimé le directeur général du métro d'Alger, Omar Hadbi. « Dans dix jours, nous communiquerons les tarifs », a-t-il dit tout en informant que le tramway aura le même principe que le métro. Les usagers auront le choix entre un billet unique, un ticket de dix déplacements ou de contracter un abonnement mensuel. En outre, un ticket « plus » sera mis à la disposition de ceux qui se déplacent fréquemment par métro. « Le ticket plus sera validé pour le métro et le tramway », a expliqué le même responsable avant d'ajouter que les étudiants et les anciens moudjahidine auront des tarifications spéciales. C'est dans ce cadre qu'un accord a été conclu avec l'Office national des universités. Selon M. Hadbi, la tarification sera fixée par zones, à savoir de Bordj El Kiffan à Zerhouni-Mokhtar, de Zerhouni-Mokhtar à la cité La glacière et de celle-ci à la cité des Fusillés. Pour gérer ce nouveau moyen de transport, une nouvelle société vient d'être créée sur la base du principe 51/49. Il s'agit de la Société d'exploitation du tramway (SETRAM). 51% sont détenus par la partie algérienne, dont 30% par l'Entreprise du métro d'Alger (EMA) et 21% par l'ETUSA. Les 49% restants appartiennent au français RATP Développement. « La société aura à gérer le tramway au niveau d'Alger, Oran et Constantine avec extension », a indiqué le DG du métro d'Alger, tout en informant également de la création par décret d'un organisme d'autorité d'organisation du transport urbain. « C'est cette autorité qui fixe les prix et le partage des recettes. » La première phase du tramway qui est opérationnelle depuis une année reliant Bordj El Kiffan à la cité Zerhouni-Mokhtar est gérée par l'ETUSA. Il reste la troisième phase, à savoir le tronçon Bordj El Kiffan-Dergana sur 7 kilomètres et 8 stations. « Le taux d'avancement est de 30%. Nous avons eu un problème d'expropriation », a expliqué M. Hadbi. Ainsi, le linéaire global de Dergana à Ruisseau est de 23 km. BILAN D'EXPLOITATION DE LA PREMIÈRE PHASE : 6 MILLIONS DE VOYAGEURS Le directeur général de l'ETUSA, Yacine Karim, a indiqué que six millions de voyageurs ont été transportés jusqu'à mars sur la 1re ligne du tramway reliant Bordj El Kiffan à la cité Zerhouni- Mokhtar, une année après sa mise en exploitation. Soit une moyenne entre 15 000 et 20 000 voyageurs/jour. La première phase n'a fonctionné qu'avec six rames avec un intervalle de 12 minutes. 270 agents ont été formés. Depuis son entrée en service, le tramway a enregistré 17 accidents matériels et 11 incidents.