Le dialogue inter Palestiniens ne reprendra pas demain comme prévue. Il est eporté à l'après l'Aïd El Fitr. La raison : permettre aux médiateurs égyptiens menés par le général Mohammad Ibrahim, d'aplanir les divergences qui persistent entre les 13 organisations palestiniennes. Particulièrement Hamas et Fatah. Contrairement aux précédentes tentatives de réconciliation, la prochaine pourrait être fructueuse. Le président de l'autorité palestinienne et du Fatah a décidé de libérer 200 militants de Hamas détenus par ses forces de sécurité en Cisjordanie comme geste de bonne volonté pour préparer l'atmosphère des négociations. Il aurait indiqué aux responsables de la sécurité égyptienne qui se sont récemment rendus à Ramallah que « le mouvement Fatah acceptait toutes les exigences du Hamas, à condition que ce dernier accepte les élections présidentielles et législatives en 2010», selon l'Agence d'informations Maan News qui a ajouté que l'équipe égyptienne, surprise, est immédiatement partie -la semaine passée- à Damas pour discuter avec le chef du bureau politique du Hamas, Khaled Mashaal, et écouter sa réponse. Si Abbas a réussi à faire redémarrer le processus de réconciliation inter palestinienne, il doit bien mener celui de paix au Proche-Orient. Il est décidé à ne pas dialoguer avec le gouvernement israélien s'il ne met pas fin à la construction des colonies dans les territoires palestiniens alors que l'autre partie impose la situation du fait accompli. Le mouvement la Paix Maintenant a indiqué hier que le cabinet de Benyamin Netanyahu a soumis pour approbation un plan visant à créer un nouveau quartier de colonisation juive dans la partie orientale d'El Qods. Ce projet dont l'initiative revient à l'association Elad d'extrême-droite vouée à la judaïsation de la ville sainte prévoit la construction de 104 logements ainsi que d'une synagogue, d'une piscine et d'un bain rituel juif au cœur du quartier de Ras El-Amoud, où vivent quelque 14.000 Palestiniens. Le mouvement anti-colonisation a également révélé la progression de la colonisation israélienne en Cisjordanie. « Depuis le début de l'année, 596 logements ont été construits dans les colonies, dont 96 dans les implantations sauvages ». Le rapport indique que près de 35% des constructions ont été réalisées dans des colonies situées à l'est de la barrière de sécurité qu'Israël érige en Cisjordanie, et le reste à l'ouest de cet ouvrage près de la ligne verte qui séparait Israël de ce territoire jusqu'en juin 1967. « La construction continue avec le soutien du gouvernement dans les grands blocs de colonies, et de façon détournée dans les colonies isolées », dénonce la Paix Maintenant qui ajoute que ces plans sont « extrêmement dangereux pour l'équilibre urbain ». Ce rapport accable le Premier ministre israélien qui se rendra demain à Londres pour évoquer le problème de la colonisation et rencontrera le lendemain l'émissaire américain George Mitchell, avec lequel il tente depuis des semaines de trouver un compromis à ce sujet. Malgré les efforts américains, l'autorité palestinienne est pessimiste. Son négociateur en chef Saëb Erakat a indiqué hier que « le gouvernement israélien refuse de reprendre les discussions sur le statut final à partir du dernier point où elles se sont arrêtées ».