«Plus de 80% de la valeur ajoutée, hors hydrocarbures, sont créés par les entreprises privées algériennes. L'Etat doit soutenir davantage l'entreprenariat et l'innovation en accompagnant les futurs porteurs de projets d'investissements», a déclaré, hier, Reda Hamiani, président du Forum des chefs d'entreprise, (FCE), lors de l'inauguration des travaux du 9e symposium international du MDI Business School, portant, cette année sur «les pratiques entreprenariales : Quels enjeux pour l'innovation et la croissance économique en Algérie?». C'est ainsi qu'il a insisté sur le développement de la culture d'entreprise, seule garante de la dynamique de développement durable mise en œuvre dans le programme quinquennal 2010-2014. «Il s'agit en fait de garantir l'emploi et de lutter contre la précarité sociale», a-t-il ajouté, mettant en exergue les enjeux de la nouvelle politique de l'Etat en termes de création des richesses nationales. M. Hamiani a souligné dans ce sens l'importance de l'intervention de l'Etat en tant qu'agent économique, à travers notamment la création de nouvelles agences publiques en vue de canaliser les capitaux d'investissements. Tout en marquant son intérêt pour les décisions macroéconomiques, qui ont suscité, dit-il, un impact important sur l'entreprenariat et les entreprises privées, il a souligné que le législateur algérien doit tenir compte des exigences des chefs d'entreprise portant sur la question des coûts et de la création de nouvelles entreprises. «Au rythme actuel, il nous faut plus de 20 années pour créer un million de PME tel inscrit dans le programme quinquennal», a-t-il souligné, revenant sur les enjeux du programme quinquennal. C'est pourquoi il a salué la politique du gouvernement en termes d'allocation de crédits, tel celui de 150 milliards DA consacré pour la réalisation des zones industrielles nouvelles ainsi que celui de 3 200 milliards DA réservés pour la bonification des crédits bancaires. Abordant le thème de l'entreprenariat dans le secteur public, en préconisant une théorie, le Pr Taïeb Hafsi (Institut des hautes études commerciales de Montréal) a fait le point sur le rôle de l'Etat dans la phase actuelle de la crise internationale et de la mondialisation. Lorsqu'il y a un besoin urgent d'innovation administrative, l'État relâche, dit-il, les contrôles bureaucratiques traditionnels et créé les conditions nécessaires à la promotion d'un comportement innovateur adéquat face à un tel besoin. Il explique que «lorsque le besoin est satisfait, la bureaucratie reprend le dessus». Depuis la Deuxième Guerre mondiale, trois «patterns» ont été identifiés. Il s'agit des grands entrepreneurs qui élaborent de nouvelles activités ou de nouvelles organisations, des entrepreneurs systémiques en quête d'améliorations quant à la gestion de la bureaucratie, et des entrepreneurs législatifs souhaitant repenser le système étatique. M. Hafsi a insisté pour dire que «ces patterns constituent les fondements d'une théorie de la contingence de l'entreprenariat du secteur public». D'autres interventions sont prévues aujourd'hui.