Tout semble converger vers un dénouement heureux de la crise politique longue de six années de division et de guerre de leadership aux conséquences désastreuses sur l'avenir de la cause palestinienne. La mission du gouvernement Fayyad, mis en place le 6 mai, peut désormais se prévaloir de la confiance retrouvée et confortée par le rapprochement des frères ennemis. Le retour aux urnes reste la solution idoine pour dépasser les divergences et refonder les bases de l'Etat national en lutte pour l'indépendance. Aux portes de Ghaza et de la Cisjordanie, le printemps palestinien est de retour pour la légitimation et la consolidation du processus démocratique. Cette démocratie pas comme les autres fera-t-elle bouger les apôtres du « printemps arabe » dont on vante les bienfaits de la démocratie, de la liberté et de la dignité humaine ? La réconciliation palestinienne est un pas décisif dans la réhabilitation du front de lutte commun. La démarche tient son mérite incontournable de passer par les urnes. Des élections sont ainsi prévues aux dates différentes en Cisjordanie et dans la bande de Ghaza, en vertu des amendements apportés par Mahmoud Abbas à la loi électorale. Hamas qui se prépare à cette échéance, autorisant l'ouverture des bureaux dans les 5 bureaux des 5 gouvernorats de Ghaza, tend les bras à la délégation du CEC (Commission électorale centrale) de Cisjordanie. Des pas encourageants et annonciateurs du renouveau tant espéré. « Le début du travail de la commission constitue un premier pas dans l'application effective des accords de réconciliation visant à mettre fin à toute division interne et à préparer les prochaines échéances électorales », a affirmé le président de la CEC, Hanna Nasser. Une rencontre est à cet effet prévue avec le chef du gouvernement déchu du Hamas, Ismaïl Haniyeh, pour la mise à jour des registres électoraux (220.000 électeurs), jugée comme une étape indispensable à l'organisation de nouvelles élections. De Ghaza à Ramallah, en passant par Al Qods, l'opération de mise à jour concrétise la volonté de réconciliation impulsée par l'accord du Caire signé le 27 avril. Sous la médiation efficace de l'Egypte, les deux points de discorde ont été résolus : la question de l'enregistrement des nouveaux électeurs à Ghaza et, simultanément, la constitution d'un gouvernement d'indépendants dirigé par le président Abbas et chargé d'organiser, dans un délai de 6 mois maximum, des élections générales. Ghaza et Ramallah, si proches, sont désormais à portée des urnes de la réconciliation définitive.