Il ne pouvait saisir une meilleure occasion pour vider son sac. Et, de là, de tenter de clore la polémique «bien algérienne» selon lui, sur son prétendu plagiat de son dernier roman, L'olympe des infortunes (éditions Médias Plus). «C'est une poignée d'intellectuels algériens qui veut me casser» tance-t-il l'air visiblement agacé, en niant en bloc ces accusations : «Je n'ai jamais plagié. D'ailleurs, on disait que c'était ma femme qui rédigeait mes romans, mais il se trouve qu'elle est arabisante» s'étonne-t-il, au cours d'une conférence qu'il a animée, samedi dernier, en marge de la troisième édition du Salon international de la littérature et du livre de jeunesse (Feliv 27 mai au 5 juin). Le romancier, qui n'est autre que le directeur du Centre culturel algérien de Paris, s'interroge sur les raisons de ce prétendu plagiat, alors qu'il jouit d'une notoriété planétaire jamais démentie, avec des œuvres tirées à des millions d'exemplaires, et traduits en une trentaine de langues. «Ma place dans la littérature mondiale, ne me permet pas une telle chose» tranche-t-il, sec. Déjà pris à partie pas la presse française, mais aussi et surtout les milieux littéraires en hexagone qui ne lui vouent pas que de la sympathie, Yasmina Khadra se dit profondément déçu de se voir ainsi malmené dans son propre pays. Remonté il poursuit sa défense : «On est censés défendre la culture algérienne, et non vouloir détruire les gens qui sont à son services » et, plus loin, de poursuivre, «Cette polémique n'existe que dans les milieux algériens. Dieu merci, j'ai toujours honoré mon pays » assure-t-il en annonçant que le roman en question (L'olympe des infortunes), même s'il reste loin moins important que ses publications intérieures, a été tiré à quelque 100.000 exemplaires. De quoi clouer le bec à ses détracteurs agacés par le succès mondial de l'écrivain algérien.