Photo: Fouad S. « Orascom Algérie, OTA n'est pas à vendre », a déclaré de nouveau hier lors d'une conférence de presse son PDG, l'Egyptien M. Tamer El Mehdi, balayant du coup les rumeurs «persistantes» faisant état d'une «baisse des investissements» du premier opérateur mobile privé en Algérie et d'une probable cession de ses intérêts notamment au profit de l'Européen Vivendi. Le manager de la filiale algérienne du groupe Orascom a même exclu qu'il y ait délestage d'une quelconque filiale dont celle de l'Algérie qui «se porte bien», Orascom étant le seul opérateur à «disposer de réseaux de fibre optique, de câble sous-marin» ce qui lui donne de forts «avantages concurrentiels», dit-il. Cette question a été soulevée par les journalistes en relation avec la bataille juridique engagée par Orascom en Egypte avec son partenaire France Télécom sur le rachat de Mobinil, opérateur local dans lequel les deux partenaires détiennent des parts égales à 50%. Le responsable de OTA Algérie ira jusqu'à faire une confidence de taille. Un testament fait par le premier patron du holding, M. Nadjib Sawiris, à son fils lui a interdit de céder «quoiqu'il arrive» sa filiale algérienne. Ces rumeurs, indique-t-il, sont la preuve que Djezzy «se porte bien» et pour 2009, la filiale compte même engager «un demi-milliard de dollars d'investissements» en Algérie. Le patron de OTA a, par ailleurs, répondu à la question des journalistes sur les implications des nouvelles dispositions fiscales sur le groupe, notamment la taxe qui a «seulement suscité des incompréhensions de départ sur qui supportera les 5 %», ce qui a été bien précisé «après les clarifications du ministère des Finances», cela ne «nous contrarie donc nullement» , ajoute le représentant de OTA. L'opérateur égyptien, à l'instar des autres partenaires «en a pris acte», selon lui. Mais la conférence n'était pas destinée seulement à cette polémique médiatique, elle a été l'occasion de parler des «nouveautés en matière d'offres téléphoniques» et des relations de l'entreprise de télécoms avec le secteur de la formation. Djezzy a une stratégie à long terme en matière de formation de la ressource humaine et veut «valoriser les compétences algériennes» en mettant à leur disposition ses centres de recherches qui sont situés en Europe, recevoir des étudiants et pourquoi pas «utiliser le potentiel technologique» qui sort des université d'Alger, de Constantine, de Bab Ezzouar, l'institut de télécommunications d'Oran, l'Ecole polytechnique, l'Ecole supérieure de commerce. Ce n'est pas un hasard si quatre recteurs des universités plus deux représentants de deux instituts étaient parmi les invités à cette conférence qui a eu lieu à l'hôtel Hilton.Il faut rappeler que deux universités, Constantine et Alger, ont déjà signé, il y a trois mois, une convention dans ce sens, rappellent respectivement MM. Hadjar et Djakoune. D'autres sont en cours. L'Institut d'Oran qui forme un grand potentiel d'ingénieurs en télécommunications a lui des traditions de collaboration qui remontent à loin. Depuis 2006 , «ses programmes ont été orientés» dans la perspective de donner suite à l'idée de partenariat avec OTA. On prête déjà à celle-ci la louable idée de lancer une académie algérienne dans ce sens. «Elle est déjà membre du Centre de perfectionnement de l'institut», à en croire M. Boutaleb, directeur de l'institut. Les responsables universitaires algériens veulent aller «loin dans cette collaboration», lancer des workshops pour les étudiants algériens, financer des microentreprises, et pourquoi pas «faire parrainer par Djezzy les recherches universitaires», explique le recteur de l'université de Bab Ezzouar qui cite un potentiel énorme d'étudiants, de chercheurs et d'encadreurs en informatique et télécommunication. De plus, l'université technologique de Bab Ezzouar dispose encore de 51 laboratoires.