« Une enquête nationale relative au recensement des victimes de traumatologie maxillo-faciale sera lancée très prochainement à l'échelle nationale. » C'est ce qu'a annoncé le professeur Hafiz Salim, président de la Société algérienne de chirurgie maxillo-faciale, à l'occasion de la 2e Journée nationale de chirurgie maxillo-faciale réparatrice et esthétique tenue jeudi dernier à l'amphithéâtre du CHU Mustapha-Pacha. S'adressant à un parterre de spécialistes, le conférencier a expliqué que « le but de cette enquête est de savoir combien de personnes ont subi une intervention de ce genre et ce, dans le souci d'améliorer la qualité des soins et de la prise en charge ». L'enquête en question, a indiqué le même responsable, « permettra, entre autres, d'inciter la tutelle à généraliser cette spécialité au niveau de tous les CHU répartis à travers le pays afin de faire gagner du temps aux patients contraints de venir jusqu'à Alger pour se faire soigner alors qu'il est possible qu'ils bénéficient de soins adéquats dans leur wilaya vu le nombre de spécialistes dans cette branche », a déclaré le professeur Hafiz. Selon lui, le plus grand nombre de personnes ayant subi une intervention chirurgicale maxillo-faciale sont celles qui ont été victimes d'accident de la route. D'où l'intérêt, dira-t-il, de mener une enquête nationale pour déceler la première cause des troubles faciaux et trouver une solution pour amoindrir le choc et le traumatisme chez le patient touché. Inscrite sous le thème « La traumatologie maxillo-faciale », cette journée a vu la participation de plusieurs spécialistes. Selon le professeur S. Ben Azouz, spécialiste au service chirurgie maxillo-faciale au CHU de Constantine, il est impératif d'améliorer la qualité des soins chez le patient ayant eu des troubles maxillo-faciaux. « La prise en charge des fractures de la mâchoire en Algérie est aléatoire », a précisé l'intervenante. Dans ce contexte, elle a appelé à la création de centres de gériatrie pour prendre en charge les personnes âgées en particulier. Les raisons ? « Leur cas est plus sensible que celui d'un jeune qui a la possibilité de guérir plus rapidement », a-t-elle argumenté. « Contrairement aux personnes âgées qui nécessitent une prise en charge plus intense et à long terme », a-t-elle ajouté. « Souvent, le sujet âgé est victime de pathologies chroniques liées à l'âge », a-t-elle précisé. Pour le docteur H. Hireche, spécialiste au service maxillo-facial d'Oran, « la prise en charge des plaies de la face nécessite une intervention de qualité ». Selon le spécialiste, « l'évaluation de la gravité des lésions chez un patient présentant un traumatisme facial nécessite un diagnostic lésionnel initial complet. La connaissance de l'anatomie et la pratique d'un examen clinique systématisé permettent ce diagnostic, qui sera confirmé par la réalisation résonnée d'imagerie », a-t-il expliqué. « Le dépistage des situations d'urgence et des complications précoces guidera la planification de la prise en charge », dira-t-il. Evoquant la traumatologie maxillo-faciale, il a averti que la gravité est très variable dans la mesure où la majorité des traumatismes faciaux concernent le plus souvent les jeunes âgés entre 18 et 25 ans et qui ont été victimes d'accidents, sur la voie publique, de rixes, d'accidents de sport ou d'accidents domestiques. Il n'exclut pas, bien sûr, les enfants ou les personnes âgées qui présentent des caractéristiques lésionnelles distinctes.