Ainsi son état de santé qui ne cesse de s'aggraver l'oblige à s'alimenter par sonde gastrique mais encore, il présente une perte totale du langage. Son calvaire commence dès la détection d'un UCNT du cavum (carcinome épidermoïde peu différencié). Il a été alors orienté vers le service oncologie du CHU de Constantine pour subir des séances de chimiothérapie et de radiothérapie. S'ensuivent des rendez-vous, des analyses, échographie, scanner mais la douleur ne faisait que s'accentuer, des complications surgiront pour carrément rendre impossible tout usage de la mâchoire. Après un mauvais diagnostic, une ostéo-radionécrose est dépistée par les médecins du service maxillo-facial au niveau du CHU Mustapha Pacha à Alger. L'état de santé de Mohamed ne s'est guère amélioré ; quatre interventions chirurgicales ont été pratiquées mais sans résultat probant. Tout au contraire, depuis cette date, soit en 2003, son état présente en plus de la trachéotomie qu'il a subie, la perte de ses dents et une absence totale de la mandibule ainsi que la présence de deux fistules cervicales. Mohamed, résolu à en découdre avec son mal, affronte avec courage l'atroce douleur qui ne le quitte plus. Il ne manque pas de faire la tournée des spécialistes et autres cliniques privées et étatiques mais vainement car tous s'accordent sur son cas, il ne peut être traité en Algérie et nécessite des soins à l'étranger. En mai 2005, il formule une demande de prise en charge pour soins à l'étranger appuyée par des avis de professeurs et médecins et pas des moindres. La commission médicale nationale a refusé tout bonnement l'octroi d'une prise en charge, arguant que l'état de santé du postulant s'est nettement amélioré (?) Dépité, Mohamed ne baisse pas les bras pour autant, il présente à la commission un recours dûment conforté par des arguments médicaux attestés qui confirment la gravité de son état de santé et la nécessité de son transfert à l'étranger. L'absurde alors, c'est cette réponse de ladite commission qui, motivant son refus de lui accorder une prise en charge, conclut par une notification stipulant une absence thérapeutique dans l'immédiat (?) Que leur faudrait-il de plus ? Comment peuvent-ils conclure à une amélioration de son état de santé alors que d'éminents professeurs déclarent le contraire ? Mohamed ne cesse, depuis ce refus malheureux, de frapper à toutes les portes pour faire entendre raison aux membres de la commission. D'ailleurs, il n'a eu de cesse d'informer les hautes autorités de sa situation. Hélas, ni la présidence ni les différents ministères qu'il a saisis (du Travail, de la Solidarité, de la Santé, et de la Sécurité sociale…) n'ont daigné lui répondre. Il reste cependant convaincu qu'un jour viendra, où un petit geste d'humanisme ne serait-ce que ça suffira à le sortir de cette situation trop pénible à endurer.