C'est en effet un phénomène qui prend de plus en plus d'ampleur et envahit nos réseaux routiers. Et la wilaya de Tipasa ne fait pas exception. Il s'agit des vendeurs informels qui stationnent leurs camionnettes ou exposent leurs cageots bourrés de produits maraichers en bordure des routes, de préférence, là où on a posé des ralentisseurs. « Les vendeurs de fruits et légumes ont l'habitude de squatter des endroits sur les routes nationales et autres chemins de wilaya. Ceci ne date pas d'hier. Toutefois, on a observé ces derniers temps une nouvelle pratique. Celle qui consiste, en effet, à exposer sa marchandise sur les accotements d'un tronçon routier jalonné de dos-d'âne », remarque un habitant de Cherchell. Tout compte fait, les dos-d'âne ne servent pas chez nous uniquement à ralentir la circulation. Il s'avère aussi qu'ils attirent les vendeurs en quête d'opportunités et d'environnements propices pour booster leurs activités lucratives. Jamais à priori en panne d'idées, les vendeurs du circuit commercial souterrain ont flairé la bonne affaire. Autrement dit, le ralentisseur est le filon le plus en vogue. « Sur la section de la route nationale 11 reliant Nador à Cherchell, on a posé plusieurs dos-d'âne pour limiter la vitesse des automobilistes, particulièrement au niveau des localités secondaires, et ce afin de réduire les risques d'accidents. Malheureusement certains marchands ambulants ont saisi cette situation pour squatter à différents endroits les deux côtés de la route. Ce qui ralentit davantage la circulation », souligne un habitant de Hadjout. Des exemples similaires ne manquent pas à Tipasa. Dans la partie Est de la wilaya, les automobilistes font face aux mêmes contraintes. « Entre Koléa et Bou-Ismail, juste à la sortie de la localité de Chaig, un véritable marché s'y est installé. Et là aussi, ce qui a attiré les marchands ce sont les dos-d'âne. Même cas à l'entrée Ouest de Bou-Ismail, en venant de l'UDES vers la ville. Et ces deux exemples ne sont pas une exception », observe Mourad de Ain Tagourait. Si pour certains ces nouvelles aires de négoce sont un facteur perturbant du trafic routier, d'autres en revanche s'en accommodent. « Au maximum, lorsque je m'y arrête, dix minutes me suffisent pour faire le plein des couffins en fruits et légumes. Ce qui n'est pas le cas on me rendant au marché. C'est un gain de temps et bien que ce phénomène soit décrié par d'autres usagers de la route », avance comme argument un citoyen de Hadjout. Toujours est-il, ce type de pratiques commerciales, cause, selon certains usagers de la route, plus d'inconvénients qu'il n'en offre. « Outre le fait que ce genre de marchés parallèles entrave lourdement la circulation, il impose aussi une concurrence déloyale aux commerçants des marchés réglementés. Pis encore, ils causent un manque à gagner pour les caisses de l'Etat puisqu'ils échappent par définition à tous contrôles. De plus, la qualité des produits qui y sont exposés ne sont soumis à aucun contrôle, d'autant que les brigades du contrôle de qualité et de la répression des fraudes ne peuvent pas intervenir dans des situations pareilles, pour la bonne raison que ce sont des marchés informels », note un citoyen de Tipasa. La solution donc réside, selon lui, dans l'élimination des ralentisseurs pour les remplacer par des passerelles. « Certes, c'est plus coûteux comme investissement, mais les passerelles offrent plus de sécurité pour les piétons et permettent de facto une bonne fluidité de la circulation routière. En plus de cette mesure, les APC se doivent d'intervenir en mettant un terme à ces marchés parallèles », préconise un autre citoyen.