La wilaya de Constantine s'apprête enfin à célébrer comme il se doit la disparition de l'un de ses grands poètes. Après l'expérience «ratée» de l'année dernière où on s'est juste contenté de faire appel à des universitaires anonymes qui ont parlé de tout, sauf de l'œuvre de Malek Haddad, ainsi que de programmer des poètes qui ont sérieusement ennuyé le public. La direction de la culture de la wilaya se rattrape cette année en ouvrant le colloque à bon nombre de spécialistes et de personnes qui ont travaillé et connu le poète. Un programme abondant et varié en direction du public amoureux de littérature pendant trois jours (du 1er au 3 juin) au théâtre régional de la ville. Un bon point pour la ville des ponts, surtout que le colloque en question comprend des débats intéressants. Selon M Foughali directeur de la culture, dès que l'annonce a été faite, des dizaines d'universitaires et de chercheurs nationaux et étrangers ont émis le vœu de participer à ces journées. Ainsi, il y a des proches de Malek Haddad qui se joignent aux universitaires. On pense surtout à son propre fils Nadim (une première) qui vient se remémorer les souvenirs passés avec son père. Aux côté de Nadim, on note aussi la présence de M. Larbaoui, ancien ami de Malek Haddad ou encore celle de l'écrivain et professeur M. Djamel Ali Khodja de l'Université de Constantine et qui est le neveu de Malek Haddad. Il présente «Promenade avec Malek Haddad» où il retrace les lieux qui ont marqué l'auteur dans sa vie. Toujours dans le registre des conférences, des universitaires venus de diverses wilayas font des exposés sur l'œuvre et sur la traduction des écrits de Haddad. Il y a entre autre, des spécialistes de l'écrivain connus dans le milieu universitaire : Halima Bensaïd, université de Batna avec «Etranges similitudes : Malek Haddad et Franz Kafka» ; le Pr Nedjma Benachour de l'UMC autour de «Ballade sur 3 notes ou l'idée du voyage de Malek Haddad» ; Chrifa Bakhouche, université de Khenchla qui évoque «L'image du désert dans ‘'Je t'offrirai une gazelle'' » ou encore du Dr Mohamed Sari d'Alger, qui discourt sur la traduction des romans de Malek Haddad en langue arabe. A noter aussi que les écrivains Yasmina Khadra et Ouassini Laaraj ont été récompensés officiellement par la wilaya le premier jour du colloque, en présence des deux auteurs. M Foughali estime par ailleurs que si tout va bien une autre rencontre du genre sera organisée entre les mois de novembre et décembre prochains pour honorer un autre écrivain de la ville des ponts : Redha Houhou. Une louable initiative pour commémorer les écrivains de Constantine, si ce n'est que jusqu'à présent Kateb Yacine reste le grand oublié, la wilaya devrait sérieusement réfléchir à organiser un grand colloque sur ce monstre sacré de notre littérature. Par ailleurs, les conférences sont accompagnées par des lectures poétiques d'une dizaine de jeunes poètes de plusieurs wilayas et par des soirées musicales.