L'été débute et les localités côtières deviennent des destinations privilégiées pour les estivants. Par voie de conséquence, les routes deviennent un vrai casse-tête, voire un calvaire, pour les automobilistes en raison des bouchons qui se forment tout au long de la côte ouest algéroise. Cette voie du littoral connaît un accroissement vertigineux de la circulation automobile en cette période estivale. Aujourd'hui, nul n'est épargné par la congestion du trafic automobile faute d'un réseau de transport urbain de qualité qui peut, un tant soit peu, diminuer de la densité des encombrements. Surtout en l'absence de moyens de locomotion en commun comme le train ou encore le tramway. Peu importe, les faits sont là : les bouchons deviennent plus importants en été et la circulation automobile encore plus difficile, surtout durant l'après-midi et les heures de pointe. Plus de deux heures pour parcourir une distance de près de 30 km ! « C'est un calvaire », commentent les automobilistes. Effectivement, des encombrements de la circulation routière sont signalés à plusieurs niveaux. Sur le tronçon Bab El Oued-complexe touristique de Sidi Fredj (commune de Staouéli), plusieurs points noirs sont enregistrés. Les raisons sont nombreuses : les automobilistes interrogés évoquent l'exiguïté de la route, de multiples arrêts observés par les bus de transport des voyageurs, les travaux, la plantation des palmiers... Cette situation ne cesse de susciter la colère des citoyens. Madjid, commerçant à Alger centre, a indiqué que « c'est le calvaire au quotidien. Je fais cette route tous les jours. J'habite Palm Beach et je passe pratiquement une moyenne de deux heures sur la route », a-t-il ajouté. Un autre automobiliste pointe du doigt les arrêts observés par les bus. « Je pense que si les bus respectent le temps et les endroits des arrêts, la circulation serait plus fluide ». Devant nous, justement, un bus plein à craquer, s'arrête au milieu du quartier El Djamila (Ain Benian) pour « ramasser » quelques voyageurs (ou quelque dinars de plus). Interrogé sur « l'infraction », le conducteur réplique « de quoi je me mêle », avant d'ajouter qu'« au lieu de protester sur le nombre de barrages qui sont sur la route, vous protestez contre ceux qui font leur travail ». Cette remarque est répandue même chez d'autres conducteurs « Il y a onze barrages fixes des corps de la gendarmerie et de la police sur cet axe routier. Certes, la sécurité est une bonne chose, mais la souplesse avec les automobilistes s'impose », a indiqué Samir, jeune conducteur de taxi. Il souhaite que les barrages ne rétrécissent pas la voie à une seule issue. Houria, pharmacienne, a évoqué deux autres raisons : « La sortie des engins de différents chantiers et les arrêts anarchiques pour l'achat de fruits et légumes sur les routes ». Pour elle, les engins doivent travailler pendant la nuit où la circulation est moins dense. « En toute sincérité, je préfère prendre la rocade sud et faire une dizaine de kilomètre de plus que de rentrer par le chemin de la rocade », a indiqué cette automobiliste au niveau de la localité les Dunes. Interrogé sur les raisons de ces bouchons, un agent de l'ordre a résumé la situation en un seul mot : le civisme. « Si on arrive à respecter fidèlement le code de la route, on aura moins de stress et de bouchons sur les routes ». Selon ses explications, le dépassement et la priorité ne sont respectés qu'en présence des agents de l'ordre. « Tant que les barrages existent sur les routes, moins d'accidents sont enregistrés », a-t-il insisté. La même source affirme que les différents services de sécurité ont procédé à quinze retraits de permis en l'espace d'un week-end sur l'axe les Dunes-Sidi Fredj. Pendant que les habitants souhaitent un nouveau plan de circulation, afin d'éviter les grands embouteillages, les automobilistes, quant à eux, font souvent les séances de « bronzage » sans qu'ils n'aient les pieds dans l'eau.