Dans une mise en scène et une scénographie réalisées par le jeune Mohamed Yabadri, la pièce traite d'un aspect vital de la vie de l'homme sur terre, en l'occurrence l'environnement et sa nécessaire protection. Elle raconte les aventures vécues par une cellule de crise — un savant, un colonel, une secrétaire et... un robot — formée pour étudier l'extinction de l'espèce animale. Les responsables envoient deux chercheurs sur le terrain pour faire un compte rendu de cette dure réalité. Durant leurs investigations, ils trouvent un lièvre à moitié mort, un renard qui rend l'âme... après bien des péripéties, ils retournent au QG pour faire leur rapport : accablant ! Au QG, l'absence épisodique d'oxygène fait des ravages... Bref, devant tant de dégâts causés par l'homme, le dernier chat en vie décide, avec l'aide du robot, de prendre les commandes de la planète... . Jouée, lors d'une après-midi récréative, « El Khaliya » a trouvé un très bon public puisqu'elle a drainé des dizaines de familles, accompagnées de leurs enfants, dans une salle dont la contenance avoisine les 650 places et qui était presque archicomble. Un accueil plus qu'honorable ! Ben Alem raconte que l'idée de cette théâtrale lui est venue après qu'il soit tombé sur un texte du ministère de l'Environnement, daté de 2006, qui traite de la protection des espèces animales en voie de disparition en Algérie. « J'ai été sidéré, dira Ahmed, d'apprendre que chaque coin d'Algérie avait son lot d'animaux qui étaient menacés de disparition à cause des nombreuses agressions de l'homme sur la nature. Chaque région de ce beau pays avait un animal dont on parle, malheureusement et souvent, au passé ». De la disparition du fameux lion de l'Atlas à la menace sur l'outarde saharienne (de la part des émirs du Golfe, notamment), en passant par la « raréfaction » du fennec ou de la perdrix des hauts plateaux..., l'homme a si négativement agi sur la nature qu'il a fini par... la dénaturer. Face à toutes ces agressions — gaz à effets de serre, désertification, assèchement des sources d'eau...— et à toutes ces menaces d'extinctions, Ahmed Ben Alem, quand bien même serait-il journaliste, avant tout, n'a pas pensé à écrire un simple article qui ne peut sensibiliser longuement sur cette question vitale : « Par définition, un « papier » est éphémère. On le lit et, au mieux, on le range au fond d'un tiroir. Par contre, une pièce de théâtre, reste. Au moins, dans l'esprit des spectateurs, car elle s'adresse directement à leur conscience. C'est ce qui a fait que j'ai pu écrire cette pièce pour sensibiliser les gens sur la protection de l'environnement, en général et les espèces animales en voie d'extinction, en particulier ». Eu égard à la « très bonne » réaction du public présent au TRO, on peut croire que le message est bien passé. Pour sa part, le réalisateur, Mohamed Yabadri, dira qu'il a fallu plus de deux mois de travail pour arriver à une mise en scène de près d'une heure (initialement, la pièce dure presque 4 heures) qui ne dénature pas l'idée de fond de l'auteur. « Cela nous a fallu beaucoup d'efforts mais la générosité de l'idée valait ces sacrifices ». La pièce a été prise en charge par de jeunes comédiens et une comédienne du théâtre d'Oran. Ils ont très bien assuré et les applaudissements nourris qu'ils ont eu au baisser de rideau disent amplement l'aboutissement de leur travail de comédiens. M. Ben Alem et le metteur en scène ainsi que le jeune comédien Khassani Mohamed (ces deux derniers sont connus de bon nombre de téléspectateurs puisqu'ils concourent dans la fameuse émission de « Café El Gosto » de la chaîne privée El Djazairiya-TV) ont eu droit à de vraies standing-ovations. M Azri, directeur du TRO dira, en guise de mot de la fin : « Nous sommes très heureux d'avoir pu présenter cette pièce au public oranais. Le sujet, très intéressant au demeurant, est toujours d'actualité et sa prise en charge par la jeune troupe du TRO en a fait une pièce digeste. L'idée de M. Ben Alem qui, je pense, lui a valu un long travail de recherches et d'écriture, est, également, très humaine. Elle entre, en tout cas, dans les cordes du TRO qui, de Kaki à Alloula, a gardé le même esprit qui est de défendre les causes justes, les causes des faibles, bref de l'Algérie... »