Dans le cadre de sa rencontre littéraire hebdomadaire organisée par le TNA, Ahmed Ben Allam était l'invité, dimanche dernier, d'Echos de plumes pour présenter le texte d'une nouvelle pièce intitulée Cellules de crises. Journaliste et auteur d'un recueil de nouvelles, l'Animal qui dort en moi, Ahmed Ben Allam est à son premier essai d'écriture dramatique. Il dira que «cette transition s'est faite spontanément. Je suis un grand amateur de théâtre et j'ai lu énormément de pièces d'auteurs dramatiques, à l'instar de Shakespeare, Molière, Ionesco, Ibsen et Becket». Il ajoutera que l'écriture dramatique permet aussi une lecture horizontale et verticale offrant ainsi un plus grand champ d'exploration de l'imaginaire et de possibilités de création. Deux extraits de la pièce ont été lus à l'assistance par des étudiants de l'ISMAS. Le premier est un dialogue entre un animalier de cirque et un ornithologue, qui se trouvent dans le Grand Sud algérien en quête d'animaux. Le deuxième met en scène un tribunal ubuesque où se meuvent des personnages fantasques, à l'instar d'un chat qui parle placé au banc des accusés et un robot humanoïde interpellant un représentant de la répression, humain et stupide. Ce deuxième extrait se clôture par la menace du chat qui annonce une attaque des félins contre la race humaine responsable de la pollution de la terre. Lors de la discussion qui a suivi cette lecture, l'auteur a déclaré que la thématique de la protection de l'environnement est le principal sujet de la pièce et expliquera que c'est en lisant des dépêches d'agences de presse, où des scientifiques annonçaient la disparition imminente d'un grand nombre d'espèces animalières et végétales en Algérie, qu'il a été inspiré pour l'écriture de cette pièce. Laissant exprimer son imaginaire, il a opté pour le style fantastique où les événements se déroulent dans un contexte futuriste. L'humour et l'absurde sont fortement présents dans les dialogues de personnages atypiques tels que celui du robot humanoïde qui incarne en quelque sorte le fou du roi. Quant à l'intitulé de la pièce, Cellules de crises, il est puisé du contexte de cette fiction. Suite à une catastrophe écologique, certaines races d'animaux ont disparu alors que d'autres ont subi des mutations, et certains mutants comme les chats sont devenus plus intelligents que les humains. Suite à ces événements, le gouvernement a décidé d'installer des cellules de crises composées de scientifiques et de spécialistes dans différentes régions d'Algérie. A travers cette pièce, Ahmed Ben Allam tire la sonnette d'alarme par rapport à la pollution en Algérie. Il espère que Cellules de crises sera bientôt adaptée sur les planches. S. A.