Interpellé sur la question, en marge du lancement de la caravane de sensibilisation contre l'intoxication alimentaire, le ministre a souligné que si ce phénomène a explosé c'est « parce qu'il n'y a pas eu d'investissements suffisants ». La responsabilité incombe aux collectivités locales. Explication : pour résoudre le problème de l'informel, « il faut intensifier le réseau formel, malheureusement, les collectivités locales tardent à investir dans ce créneau ». Ainsi, M. Benbada a fait observer que la création de marchés de proximité relève des prérogatives des responsables locaux, mais ces derniers ne mettent pas le paquet. « C'est aux maires et aux walis de prendre des initiatives de création de marché de proximité pour absorber au maximum le commerce informel », explique-t-il. Tout en rappelant que le gouvernement a mis en place toute une batterie de mesures dans la perspective d'éradiquer le commerce informel « qui gangrène l'économie nationale », il a souligné les mesures introduites dans le cadre de la loi de finances 2011, comme l'entrée graduelle dans la fiscalité et la délivrance de la carte d'activité aux marchands ambulants par le P/APC. En outre, « notre ministère est chargé de la réhabilitation des marchés de gros, ce que nous sommes, d'ailleurs, en train de faire comme nous œuvrons à lancer un nouveau programme de marché de gros de dimension nationale », précise-t-il Néamoins, pour le ministre du commerce, l'éradication de l'informel se fera graduellement. Ce commerce « ne disparaîtra pas facilement », a-t-il prévenu. D'après le porte-parole de l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA), Hadj Tahar Boulenouar, pas moins de 2 000 points de vente informels sont recensés au niveau national. Un réseau dans lequel active un million de « commerçants ». M. Boulenouar a mis l'accent sur la nécessité « d'engager une action gouvernementale qui impliquera tous les ministères concernés et de mettre en œuvre le projet prévu pour ce quinquennat relatif à l'installation du réseau national de distribution qui englobe la réalisation de 800 marchés de détail et 1000 de proximité ». Le porte-parole de l'UGCAA confirme, par ailleurs, les propos du ministre, selon lesquels les APC s'impliquent peu dans le processus de résorption des marchés parallèles du fait « qu'aucune assiette foncière n'est dégagée ».