A l'issue de la 3e réunion des « Amis du peuple syrien » qui s'est tenue, hier, à Paris et, boycottée par la Russie et la Chine, les Occidentaux et quelques pays arabes ont appelé à une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU, comportant une menace de sanctions contre le gouvernement syrien sous le chapitre VII (menace de sanctions ou même d'un recours à la force). Une semaine après la conférence internationale de Genève, où les cinq membres du Conseil de sécurité ont donné leur accord au principe d'une transition politique, menée par un gouvernement d'union nationale, les deux camps protagonistes (Occidentaux d'un coté, Russes et les Chinois de l'autre), ne parviennent pas à s'entendre sur la manière à concrétiser leur « entente ». « Les Russes et les Chinois acceptent une transition, il faut demander une résolution qui définisse les conséquences en cas de non-respect de ce plan, y compris sous chapitre VII », a soutenu la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton. Présent à la rencontre, le chef du Conseil national syrien, principale opposition établie à l'étranger, a appelé à l'établissement d'une zone d'exclusion aérienne et de corridors humanitaires sur la base d'une résolution du Conseil de sécurité. Abdel Basset Sayda s'est adressé aux Russes et aux Chinois (principaux soutiens de Damas) pour soutenir les actions de l'opposition avant de se rendre, mercredi, à Moscou pour des entretiens avec le ministre russe des Affaires étrangères, Serguei Lavrov. Ce dernier a réaffirmé, hier, que la crise syrienne devrait être résolue par les Syriens, indiquant, pour la première fois, que Moscou pourrait soutenir une opération de maintien de la paix de l'ONU en Syrie « si Damas l'acceptait ». Il a assuré que son pays n'a pas l'intention d'accorder l'asile politique au président syrien, en se disant surpris d'apprendre que certains pays auraient convaincu la Russie d'accueillir Bachar Al Assad pour « résoudre tous les problèmes de la Syrie ». Son adjoint, Sergueï Riabkov, a « catégoriquement » rejeté le soutien de Moscou au chef de l'Etat syrien.Emboîtant le pas au président iranien Mahmoud Ahmadinejad qui a réitéré, jeudi, l'opposition de Téhéran à « toute intervention étrangère », le chef de la diplomatique irakienne, Hoshyar Zebari, a estimé qu'une sortie de crise copiée sur le modèle yéménite, dans lequel le chef de l'Etat s'est retiré en échange de l'immunité, n'est pas envisageable en Syrie.