« On n'a peut-être pas réglé tous les problèmes des Algériens, mais une bonne partie de ces problèmes est réglée », a-t-il dit sur les ondes de Radio-Orient. "Nous avons construit 69 barrages, mis en valeur deux millions d'hectares de terre, construit des écoles et des universités. Il n'y a pas une seule ville qui n'est pas dotée d'une université. Nous avons des centres de recherche, des ports nouveaux, une autoroute (est-ouest) tout à fait récente, des pénétrantes sur le Grand Sud", a-t-il indiqué au titre de ces réalisations. "Nous avons construit la route transsaharienne qui va d'Alger à Tamanrasset et dont les travaux se poursuivent pour rallier le Niger, autant de réalisations à inscrire dans le bilan de ces cinquante dernières années de l'indépendance du pays", a-t-il souligné dans un entretien téléphonique à cette radio, à partir d'Alger. M. Mehal a également cité les mécanismes d'aide à l'emploi des jeunes sous différentes formes, y compris pour la création de micro-entreprises. Tout en considérant que l'Algérie, comme tous les pays du monde, n'est "pas à l'abri" d'un choc dû aux fluctuations des cours du pétrole, il a rappelé les mesures prises pour "éviter de grands chocs" et sortir de la dépendance aux hydrocarbures, citant, à ce propos, la décision du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, de rembourser la dette de l'Algérie. Il a également cité l'autre mesure initiée par le chef de l'Etat, à savoir la création d'un Fonds de régulation des recettes pour faire face à d'éventuels "chocs violents" des cours du pétrole. Sur la relation entre l'Algérie et la France, il a jugé qu'"il est important d'avoir des relations normalisées avec la France, et ce que j'entends par normalisées, a-t-il précisé, c'est la défense d'intérêts communs". Sur le message fort que l'Algérie attend de Paris, le ministre de la Communication a indiqué que "nous attendons simplement que le devoir de mémoire ne soit pas interdit aux Algériens". "Comme la France a pu faire son devoir de mémoire à l'égard de l'Allemagne, je ne vois pas pourquoi on veut nous refuser ce droit de mémoire", a-t-il fait valoir. Il a rappelé, dans ce cadre, la tenue récemment d'un colloque au Sénat français sur la mémoire et l'écriture de l'Histoire entre l'Algérie et la France, qu'il a qualifié de "geste fort". "Il y a eu un appel au président français François Hollande (...) dans ce sens et je crois qu'il y a des raisons de pouvoir être positif", a-t-il ajouté. Interrogé sur les nostalgiques de "l'Algérie française" et les réfractaires de ce rapprochement (entre les deux pays), ainsi que sur le voyage que devait effectuer le chanteur Enrico Macias à Constantine M. Mehal a indiqué que la relation entre l'Algérie et la France "ne peut pas se bloquer sur la visite ou non de M. Enrico Macias". « ENRICO MACIAS A MENTI » Le ministre de la Communication a tenu, à cet égard, à apporter une précision "assez importante". "Personne n'a interdit à Enrico Macias de venir en Algérie. Je sais de quoi je parle. J'étais même au milieu de la relation entre Alger et Paris (à l'époque) et c'est moi qui appelais Enrico Macias. Et le voyage a été annulé par Enrico Macias lui-même et je peux lui donner la preuve que c'est lui qui a annulé ce voyage et que ce ne sont pas les Algériens qui l'ont fait". "En Algérie, on a une grande tendance à vouloir garder le silence parce qu'on ne veut pas créer de problèmes, mais aujourd'hui, dix ans après, je suis maintenant membre du gouvernement et je peux le dire : M. Enrico Macias a menti", a affirmé M. Mehal. "Tous les Français qui veulent venir en Algérie sont les bienvenus y compris M. Enrico Macias s'il le souhaite", a conclu le ministre de la Communication.