Les participants à cette manifestation s'accordent pour dire que la conférence intervient au moment opportun compte tenu de la conjoncture particulière que traverse le continent, caractérisée par des coups d'Etat et autres mouvements de rébellion soutenus de toutes parts, avec comme finalité le retour « du colonialisme sous d'autres formes ». L'invité d'honneur à la conférence, Ibrahim Boubacar Keïta, ancien Premier ministre malien, s'est longuement attardé sur le sujet donnant comme exemple son pays qui vit actuellement une période cruciale de son histoire. « L'Afrique constitue un enjeu fondamental dans les rivalités internationales, autrement, pourquoi une telle ruée vers ce contient ? », s'est-il interrogé avant de d'ajouter : « Des cercles occultes tentent de se tailler de nouveaux costumes. Chacun essaie de tirer le meilleur avantage. La concurrence est rude entre ceux qui convoitent nos richesses. Le colonialisme est un hydre à plusieurs têtes ». Evoquant la crise que traverse son pays, le Mali, Boubacar Keïta dira que « le peule malien retrouvera son unité et compte sur la solidarité agissante de l'Algérie avec qui il entretient des relations séculaires ». Pour le Dr Yousouf Said Soilihi, des îles Comores, le colonialisme, sous toutes ses formes, est à bannir. « On assiste, malheureusement, à la glorification du phénomène par l'adoption de lois. Nous devons répliquer de la même : adoptons des lois criminalisant le colonialisme », propose-t-il. Le même point de vue est partagé par la Namibienne, Anias Kapoula, qui rappelle le soutien de l'Algérie à son parti, Swapo, dans les années 1970, au pouvoir actuellement en Namibie. Présente à la conférence, la représentante de la RASD lance un SOS : « Le peuple sahraoui, en lutte pour son autodétermination, est plus que jamais en danger. Il subit les affres de la crise financière d'autant plus que sa seule ressource de vie est celle des aides humanitaires ». La Sénégalaise, Camara Mamayassine, estime que les tentatives de colonisation restent de mise. « Il y a toujours des sentinelles qui veillent d'une manière discrète ». L'intervention de l'ex-ministre malienne de la Culture, Mme Aminatou Drahman Traoré, a été longuement applaudie. Elle signale que le système colonial change de stratégie, de visage et de discours. « L'unification des rangs s'avère urgente pour faire face au néocolonialisme à travers notamment la prise de conscience des enjeux des ressources énergétiques. L'impérialisme n'a pas d'état d'âme », prévient-elle. Du côté algérien, le président du Comité national algérien de solidarité avec le peuple sahraoui (CNASPS), Mohamed Mahrez Lamari, fera remarquer que « le colonialisme que nous avons vécu hier et nous avons chassé de nos territoires, essaye de revenir par tous les moyens et sous de nouvelles formes ». A la fin des travaux, prévue ce matin, une déclaration sera adoptée par les participants en vue de consolider le « Front africain pour la démocratie et contre le retour du colonialisme en Afrique ».