Tel est le constat dressé par le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon à l'occasion d'une réunion Asie-Pacifique placée sous le thème évocateur « Les efforts internationaux pour une solution à deux Etats ». Le pessimisme de Ban Ki-moon s'explique par la poursuite des activités de colonisation israélienne, en violation de la légalité internationale, et les incessantes et implacables restrictions imposées par Israël aux Palestiniens. Plus encore, dans une lettre lue par un responsable onusien chargé des droits de l'Homme en Palestine, le secrétaire général de l'ONU se fait explicite en affirmant que le processus de paix israélo-palestinien « est dans une impasse dangereuse ». Il a ainsi appelé à une reprise des négociations de paix et exhorté « de travailler avec la communauté internationale, dont les pays d'Asie et du Pacifique, afin d'aider à trouver un accord de paix historique ». Le SG de l'ONU a indiqué que depuis le début de l'année en cours, plus de 370 constructions palestiniennes ont été détruites par les autorités d'occupation israéliennes en Cisjordanie ainsi qu'à El-Qods occupée, jetant à la rue plus de 600 personnes, dont des femmes et des enfants. Mais, au-delà de la condamnation de la communauté internationale, le gouvernement de Benyamin persiste dans la poursuite de la colonisation, en s'attribuant le droit de légaliser toutes les colonies qui se trouvent dans les territoires palestiniens occupés en 1967. Dans un récent rapport, des juristes israéliens ont prétendu que les juifs ont « le droit de s'installer partout en Cisjordanie » parce que, disent-ils, Israël n'est pas une « puissance militaire occupante ». De ce point de vue, les juristes, désignés par le Premier ministre, faut-il le préciser, recommandent la légalisation des colonies sauvages en violation du droit international interdisant la création de colonies. Ce qui fait l'affaire des colons juifs satisfaits de ces conclusions au point même où ils n'arrivent plus à admettre la position de leur Président, Shimon Peres, qui a estimé, hier, que cette colonisation a des conséquences démographiques. « Les colonies israéliennes dans des territoires à forte densité arabe implique un changement démographique auquel nous devons bien réfléchir avant de savoir comment agir... Il est douteux qu'un Etat juif sans une majorité juive puisse rester juif », a prévenu le président israélien, deux jours après la publication du rapport. Dès lors, le responsable du conseil des implantations, la principale organisation des colons, Danny Dayan, l'a accusé d'avoir « violé une fois de plus l'institution présidentielle ». Pour lui comme pour tous les colons, « les juifs sont majoritaires à l'ouest du Jourdain, c'est-à-dire dans l'ensemble comprenant le territoire d'Israël et la Judée-Samarie (Cisjordanie) ». C'est pourquoi, les Palestiniens qui tentent de réaliser l'unité nationale et qui préparent les élections municipales, prévues le 20 octobre prochain, n'ont jamais rien attendu du gouvernement Netanyahu qui ne propose rien de concret pour la relance des négociations à l'arrêt depuis septembre 2010. Face à l'impasse du processus de négociation, gravement compromis par l'intransigeance israélienne, que fera Washington qui déléguera, cette semaine, le secrétaire d'Etat adjoint américain William Burns en visite dans la région et, probablement Hillary Clinton, la semaine prochaine ?