Le président palestinien Mahmoud Abbas a appelé, samedi, à l'Assemblée générale de l'ONU, Israël à "choisir entre la paix et la poursuite de la colonisation". "Israël doit choisir entre la paix et la poursuite de la colonisation", a souligné M. Abbas dans un discours prononcé devant l'assemblée générale de l'ONU à New York. Cette déclaration intervient à la veille de l'expiration d'un moratoire sur les colonies juives. "C'est le résultat d'une mentalité d'expansion et de domination, qui continue d'avoir la mainmise sur l'idéologie et les actes politiques d'Israël, l'occupant", a-t-il indiqué. "Nos mains blessées sont encore capables de tendre une branche d'olivier, qui vient de ces arbres que l'occupation déracine chaque jour", a encore ajouté le Chef de l'Autorité palestinienne. M. Abbas, qui participe aux travaux de l'Assemblée générale de l'ONU a maintes fois, averti qu'il se retirerait des pourparlers de paix "si la réponse israélienne concernant la poursuite du gel de la colonisation n'est pas positive" après la fin du moratoire sur les colonies qui arrive à échéance le 26 septembre. Hier , dans une interview au quotidien Al Hayat, Mahmoud Abbas nuance cette position, en expliquant que les pourparlers de paix ne seront pas suspendus immédiatement si Israël ne prolonge pas son moratoire. Il a également annoncé dimanche que la Ligue arabe tiendrait le 4 octobre à sa demande une réunion sur la poursuite des négociations. Aujourd'hui, Mahmoud Abbas rencontrera Nicolas Sarkozy et François Fillon et leur "rendra compte des derniers résultats des efforts internationaux et américains pour inciter Israël à prolonger le moratoire sur la colonisation en tant que nécessité pour la poursuite des négociations". Dimanche, il devait s'entretenir avec des représentants français de la communauté juive. A minuit, hier, le moratoire sur la colonisation juive en Cisjordanie arrive à expiration : une situation qui pourrait mettre un terme aux fragiles négociations directes de paix qui ont repris il y a moins d'un mois entre Israéliens et Palestiniens. Un bateau, avec à son bord une dizaine de militants pacifistes juifs israéliens, européens et américains, a quitté dimanche le port de Famagouste, dans le nord de Chypre, vers la bande de Gaza, espérant briser symboliquement le blocus. Le bateau, baptisé Irene, est un voilier qui bat pavillon britannique. Le trajet vers Gaza devrait, en théorie, durer environ 36 heures. "Nous avons une stratégie de non-violence et de non-confrontation, si l'armée israélienne arrête le bateau, nous ne les aiderons pas à l'emmener au port (d'Ashdod, ndlr)", a indiqué Yonatan Shapira, un ancien soldat israélien, membre de l'équipage. Si un haut responsable israélien avait affirmé vendredi que son pays serait prêt à faire des concessions sur les implantations dans cette région, il avait assuré que le gel ne pourrait pas "être total". Les colons israéliens, eux, soutenus par le Likoud du premier ministre Benyamin Néthanyahou, souhaitent recommencer les implantations et font pression sur le gouvernement. "De la même façon que le gel a été total, la reprise des constructions doit être totale, comme s'y est engagé le gouvernement", a plaidé Danny Dayan, le leader de Yesha, la principale organisation des colons de Cisjordanie. L'association de défense des droits de l'Homme, Human Right Watch (HRW), a appelé, hier, Israël à décider un gel "permanent et total" de la construction dans les colonies juives de Cisjordanie. "Israël devrait rendre permanent et total le gel partiel de la construction dans les colonies juives de Cisjordanie", souligne un communiqué de HRW. Avec la colonisation Israël "viole ses obligations de puissance occupante et les droits des Palestiniens en Cisjordanie, notamment en limitant leur capacité à construire des maisons et à accéder à leurs terres", ajoute l'association. "Les dirigeants israéliens parlent d'un gel limité de la colonisation comme d'une simple concession politique, alors qu'en fait les constructions sont illégales", a déclaré Sarah Leah Whitson, directeur du HRW pour le Moyen-Orient, citée dans le texte. "Pour les Palestiniens d'El-Qods , les colonies sont une source majeure de souffrance au quotidien, qui ne va que s'accentuer avec la poursuite de la colonisation", a-t-elle ajouté. "les familles palestiniennes sont obligées de vivre dans des quartiers exigus et parfois contraintes de quitter leur villages, alors qu'elles voient les colonies s'étendre sans limite". "On entend régulièrement les dirigeants israéliens évoquer les besoins naturels d'expansion des colons juifs dans les territoires occupés", mais "pas un mot" sur ceux des Palestiniens, a-t-elle poursuivi. Washington a proposé une prolongation de trois mois du moratoire, le temps de parvenir à une entente sur les frontières, formule que soutiennent les négociateurs palestiniens, selon des sources palestiniennes.Notons que le secrétaire général des Nations Unies Ban Ki-Moon a rencontré samedi Amr Moussa, le secrétaire général de la Ligue Arabe, afin de discuter des pourparlers de paix palestino-israéliens, et particulièrement du gel de la construction de nouvelles installations de colons juifs dans les territoires occupés. La rencontre, tenue en marge du débat général de l'Assemblée Générale des Nations Unies, est survenue à la veille de l'expiration du moratoire de 10 mois des activités de colonisation israéliennes. MM. Ban et Moussa "ont débattu du lancement des négociations entre Israël et les Palestiniens et de l'importance de l'instauration d'une atmosphère propice au déroulement de ces pourparlers", a-t-il été affirmé dans un communiqué publié ici par le porte parole de M. Ban.