« Il y a un problème au niveau de la distribution, selon les plaintes des commerçants qui nous sont parvenues, car l'approvisionnement se fait un jour sur quatre après avoir été un sur trois jours et avant cela, un jour sur deux », affirme le porte-parole de l'UGCAA, Hadj Tahar Boulenouar. « Les quotas ont chuté au point que certains commerçants ont eu des problèmes avec leurs clients », souligne le même responsable. La baisse de l'offre a été constatée particulièrement, selon M. Boulenouar, à Alger, Annaba, Blida et Tizi-Ouzou. Au niveau de la capitale, la laiterie de Birkhadem, du groupe public Colaital, transformatrice de la poudre de lait en sachet pour Alger centre et ouest, la production est passé à 400 000 litres/j pour la saison estivale alors qu'habituellement, elle est de 450 000 l/j, selon son P-DG Abdelkader Chahed. Le tout distribué à travers 90 réseaux privés. « Notre usine couvre 60% des besoins dans cette zone de la wilaya », a-t-il précisé, en relevant que la différence est assurée par des unités de production privées. Pour la partie est de la wilaya, c'est sa filiale sœur, la laiterie de Boudouaou, qui en assure la production. Mais cette baisse de production n'explique pas, selon l'UGCAA la tension sur le lait en sachet. « Les risques de délestage non annoncés par les services de la Sonelgaz ont contraint des commerçants à s'approvisionner en petites quantités de peur que la chaîne de froid soit rompue et de voir ainsi leur marchandise se transformer en lait caillé », explique le porte-parole de l'UGCCA. Reste que ce lait caillé serait vendu entre 50 et 60 DA le sachet. Interrogé justement sur la volonté délibérée des commerçants de laisser ce lait se transformer en lait caillé en l'exposant au soleil ou en coupant volontairement le courant électrique pour réduire leurs factures, M. Boulenouar a affirmé que « cela ne peut être possible, car le contrôle se fait 24h/24 et il est strictement interdit par la loi de recourir à ce genre de procédé ». Il ajoute : « Si certains commerçants malhonnêtes recourent à ce genre de pratiques, l'UGCAA encourage les consommateurs à les dénoncer, soit auprès des services de sécurité, des associations de protection des consommateurs, des services de commerces ou de l'UGCAA ». De plus, le phénomène des revendeurs contribue fortement à la pénurie du lait, a-t-il noté, en précisant qu'une autre pratique est liée à l'utilisation de la poudre de lait subventionnée par l'Etat pour les produits dérivés du lait par certains opérateurs indélicats. ONIL : 120 000 TONNES DE POUDRE DE LAIT LIVREES AUX TRANSFORMATEURS Pour sa part, le DG de l'Office national interprofessionnel du lait (ONIL), M. Messar, contacté par téléphone, a indiqué qu'« il existe un problème de distribution », tout en affirmant que la production nationale varie entre 600 000 et 700 000 litres par jour, voire 800 000 litres/jour. Le Grand Alger, à lui seul, produit 650 000 litres/j. Pour répondre à cette demande, l'ONIL a distribué plus de 120 000 tonnes de poudre de lait à toutes les laiteries à travers le territoire national. « L'Office dispose de 7 à 8 mois de réserves de poudre de lait pour répondre à toute éventualité », assure-t-il. Selon l'UGCAA 60% de la production laitière est à base de la poudre de lait, soit entre 700 et 800 millions. Le reste, soit 40%, provient de lait cru de vache, soit moins de 500 millions de litres pour un million de têtes de vaches laitières. Afin d'avoir plus d'informations, nos tentatives pour joindre le Groupe Giplait et la laiterie de Boudouaou, sont restées vaines.