Le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, M. Rachid Benaïssa a vivement critiqué l'opportunisme des laiteries privées qui vont vers la simplicité et le gain facile. Le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, M. Rachid Benaïssa a vivement critiqué l'opportunisme des laiteries privées qui vont vers la simplicité et le gain facile. Les laitiers se sont désistés de leur rôle initial à savoir pasteuriser le lait cru pour se consacrer uniquement à la transformation du lait en poudre. La facture d'importation de lait en poudre est de 800 millions de dollars, selon le ministre, qui tente avec acharnement de la réduire mais en vain, devant les lobbies bien constitués du lait. Lors de son intervention, hier sur les ondes de la radio chaîne III, le ministre a fustigé les opérateurs de la filière : «une laiterie a d'abord pour vocation la pasteurisation de lait cru. La poudre ne doit être qu'une activité d'appoint» , a précisé le ministre, en déplorant «les solutions de facilité auxquelles recourent les laiteries, qui ne versent que dans la transformation de la poudre de lait». La collecte du lait cru reste carrément anarchique et insuffisante. Sur 111 laiteries, 97 ont signé des contrats avec l'ONIL Selon le propre aveu de Rachid Benaïssa, «il existe encore des difficultés concernant la collecte, car sur une production de 2,5 milliards de litres produits en 2010, seulement 300 millions de litres ont été collectés, l'objectif étant d'arriver à 700 millions de litres». Selon lui, les difficultés de la collecte du lait cru réside dans la localisation des laiteries par rapport aux élevages et à l'habitude acquise par certains transformateurs de recourir systématiquement à la poudre de lait. Le ministre a indiqué hier que «sur 111 laiteries qui activent au niveau national, 97 avaient signé des contrats avec l'Office national interprofessionnel de lait (ONIL) pour s'approvisionner en poudre de lait». Il a aussi ajouté que les quantités de poudre de lait subventionnées, concernées par ces contrats, sont en hausse par rapport à celles de l'année dernière. D'autres contrats portant sur les quantités de lait cru issu de la production nationale ont été également signés par ces transformateurs, alors que celles qui n'ont pas signé (14 unités) encore sont en négociation avec l'ONIL, a révélé le ministre. Sur ce registre, le ministre a rappelé la prime de 2 DA par litre accordée aux laiteries qui ne travaillent qu'avec du lait cru, en soulignant que le prix de lait fabriqué à partir du lait cru est libre. «C'est un créneau que nous voulons construire de manière durable», a-t-il déclaré. Concernant la distribution du lait en sachet, il a indiqué que la situation se stabilise. Il a cité l'exemple d'Alger où 860.000 litres de lait en sachet ont été distribués dimanche. «C'est une quantité énorme. Il n'y a aucune raison de penser qu'il y a pénurie. En 2010, nous n'avons jamais dépassé la distribution de 700.000 litres par jour pour la capitale. Il y a des comportements dus, peut être, aux derniers événements mais qui vont s'estomper. Hier, par exemple, un chauffeur au ministère a acheté 15 litres de lait !», A-t-il dit. 1.200 vaches laitières importées en 2008, 15.000 en 2009 et 25.000 en 2010 Concernant les transformateurs qui se plaignent de l'indisponibilité de la poudre, le ministre a indiqué qu'elles (les laiteries) sont libres d'importer et de collecter leur propre lait. Cependant, si celles-ci s'engagent dans un partenariat avec les pouvoirs publics, elles bénéficieront de la poudre subventionnée à condition qu'elles ne «détournent pas cette matière de sa destination initiale et qu'elles l'utilisent de manière rationnelle». Selon lui, la situation devrait s'améliorer à la lumière de l'évolution des importations des vaches laitières, qui sont passées de 1.200 têtes importées en 2008 à 15.000 en 2009 et à 25.000 en 2010. Concernant la disponibilité sur le marché du lait subventionné conditionné en sachet de 25 DA, le ministre a estimé que la situation est en «nette amélioration». Il a argumenté par les quantités de lait mises sur le marché hier dimanche au niveau de la capitale qui ont atteint 860.000 litres. «L'année dernière, nous n'avons à aucun moment dépassé les 700.000 litres/jour», a-t-il dit, imputant la légère perturbation des circuits de distribution aux comportements de certains consommateurs qui achètent ce produit en grandes quantités pour le stocker.