Au menu de cette 19e conférence qui verra la participation de 34 chefs d'Etat, où il sera question de la crise malienne, les tensions persistantes entre le Soudan et Soudan du Sud, la reprise de la violence dans la région des Grands Lacs et l'élection pour la présidence de la Commission de l'UA. « Il ne fait guère de doute que la situation au Mali est certainement l'une des crises les plus graves à laquelle est confrontée notre continent et sa persistance fait peser un réel danger sur la viabilité de l'Etat malien, ainsi que sur la stabilité et la sécurité régionales », déclare Jean Ping, président de la Commission de l'UA, à l'ouverture de la réunion qui s'est déroulée à huis clos du Conseil de paix et de sécurité (CPS). « Les principes en cause, qu'il s'agisse de la préservation de l'unité et l'intégrité territoriale du pays, du rejet du terrorisme et du refus des changements anticonstitutionnels de gouvernement sont d'une importance capitale pour le continent », ajoute Ping, qui postulera cet après-midi à sa réélection à la tête de la Commission, l'organe-clé de l'UA face à la Sud-Africaine, Nkosazana Dlamini-Zuma. L'Ivoirien Alassane Ouattara, le président en exercice de la Cédéao Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest et du CPS qui ne fait pas dans la dentelle. Il presse le Conseil de sécurité à adopter « rapidement » la résolution autorisant le déploiement de troupes de la Cédéao au Mali sous le chapitre VII de la Charte des Nations unies car, explique-t-il « l'objectif des groupes terroristes de créer dans le nord du Mali un sanctuaire et un centre de coordination pour les réseaux terroristes du continent (...) constitue de sérieuses menaces pour la paix et à la sécurité régionales et internationales ». Ramtane Lamamra, commissaire du CPS, s'inscrit en faux contre ces visions va-t-en-guerre. « La résolution n° 2056, qui a été adoptée le 5 juillet, permet d'y voir plus clair sur la façon d'aborder la crise malienne, qui est complexe. De même, les conclusions de la conférence internationale sur la crise malienne qui a eu lieu le 6 juin à Abidjan ont clairement défini l'orientation à suivre », dit-il, estimant qu'« il y a une marge pour les négociations et pour avancer vers une réconciliation entre Maliens ». Les dirigeants africains opteront-ils pour l'intervention militaire comme le suggèrent avec insistance certains pays africains et la France ? Il convient « que les Africains eux-mêmes puissent organiser le soutien au Mali » déclare le président français François Hollande lors de l'interview télévisée du 14 juillet, anniversaire de la prise de la Bastille en 1789. « Il faut d'abord qu'il y ait un véritable gouvernement au Mali qui puisse prendre ses responsabilités, et qu'une intervention dans le cadre de l'Union africaine et des Nations Unies puisse se faire, ça, c'est aux Africains de déterminer et le moment et la force » dit-il. « Nous devons apporter toute notre solidarité. Au Conseil de sécurité, il y a une résolution qui permet justement de faire cette intervention avec le soutien de l'ONU » rappelle le président français.Jusqu'à présent, ni la junte malienne, dont l'ONU exige la dissolution, ni le Premier ministre Cheik Modibo Diarra, ne sont disposés à accepter le déploiement d'une force ouest-africaine pour sécuriser la transition et « éradiquer » de Tombouctou, Gao et Kidal les groupes terroristes. Le cas des deux Soudan qui aurait accompli des progrès « lents et inégaux dans l'application de la « feuille de route » élaborée par l'UA inquiète également. Du travail en perspective pour Thabo Mbeki le médiateur de l'UA. D'autant que les négociations qui ont repris en mai à Addis-Abeba, entre Khartoum et Juba n'ont enregistré aucun progrès sur les différends en suspens : tracé de la frontière, pétrole et statut de zones contestées. Outre le Mali et le Soudan et le retour des coups d'Etat, l'UA découvre une autre plaie mal refermée : la résurgence des tensions entre la République démocratique du Congo et le Rwanda où prospèrent divers groupes armés. Lors de ce Sommet, la Cour africaine des droits de l'homme et des peuples et la Cour de justice africaine pourraient annoncer leur fusion et ce, dit-on pour leur permettre d'avoir le même fonctionnement que la Cour internationale de Justice. Autrement dit, les Africains accusés de crime de guerre ou de crimes contre l'humanité n'auraient plus à aller à la Haye. Le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, qui représentera le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a exposé hier le 2e rapport d'étape de l'Algérie au 7e Sommet du MAEP, et participé au 27e Sommet du NEPAD,