Cette situation s'ajoute au fait que l'Algérie fait partie des 4 pays grands importateurs d'eau virtuelle avec plus de 15 milliards de m3. Un Algérien consomme en moyenne entre 1 600 et 2 000 m3 d'eau par an, a signalé M. Mouhouche, lors d d'une réunion au siège d'Algex des membres fondateurs de l'Agence de valorisation des produits agricoles (AVPA) sous la coupe de la Fondation Filaha Innov. Il a tiré la sonnette d'alarme sur cette ressource, enjeu mondial du millénaire. Le manque d'eau se présente sous trois formes, selon cet expert en hydraulique, dont le stress physique avec une carence en pluviométrie comme pour le cas de l'Algérie, le stress économique avec disponibilité de beaucoup d'eau sans les moyens de son exploitation comme pour le Congo et le stress politique avec le cas du Soudan avec une disponibilité d'eau dans un contexte politique instable. Notre pays est classé à la 163e place sur 180 pays en matière de disponibilité d'eau. Pour le cas de l'Algérie, l'agriculture mobilisent 95 % d'eau douce pluviale et irriguée. A titre indicatif, pour un kg de dattes, il faut entre 2.500 et 3.500 litres d'eau, mais ce produit reste rentable à l'exportation, a affirmé le professeur qui note que ce n'est pas le cas du blé qui nécessite entre 1.500 et 5.000 litres pour un kg. La datte rapport 50 fois la valeur du blé à l'export, selon lui. Selon Akli Moussouni, ingénieur en agronomie et coordinateur de l'AVPA, « la problématique de l'eau se pose en Algérie au même tire que celle des hydrocarbures ». Pour Mohamed Benini, membre fondateur et DG d'Algex, « il faudra produire des aliments qui couteront moins cher afin d'éviter le chantage alimentaire ». Le président de la Fondation Filaha Innove, le Dr Amine Bensemmane a signalé qu'« avec 1 m3 d'eau, on peut produire 500 fois plus avec une gestion judicieuse de l'eau ». S'agissant de la filière oléicole, qui nécessite entre 8 à 9 litres pour un litre d'huile d'olive les professionnels ont suggéré la valorisation du patrimoine existant au lieu de cultiver 1 million d'oliviers qui nécessitent plus d'eau dans le sud du pays car pour 1 litre d'huile d'olive il faut 40 m3 d'eau. Le patrimoine oléastre est composé de 5 millions d'oliviers en Algérie, selon M. Moussouni.