Au cours de ces derniers jours qui précédent le mois de Ramadhan, les plages de la wilaya de Tipasa enregistrent une très forte affluence des estivants venus quasiment de toutes les régions du pays. Cette affluence observée notamment dans les sites de baignade les plus connus de la wilaya à l'instar de Chenoua, Matarès, Plage bleue, El Beldj et Colonel Abbès, ne serait pas due essentiellement à l'approche du mois de carême. Les chaleurs caniculaires qui sévissent ces dernières semaines à travers le territoire national ont fait fuir de nombreuses familles vers la côte. « C'est insupportable de rester pendant toute la journée à Chlef. On suffoque de chaleur chez nous. Mes enfants ne sortent plus de la maison. C'est pour cette raison qu'on a décidé de passer quelques jours chez une parente de Tipasa avant le mois de Ramadhan » confie un citoyen de Chlef, rencontré à Chenoua. Hadjout, une ville pourtant située à 11 km de la côte, est de plus en plus submergée par les estivants. La majorité d'entre eux ont choisi Hadjout pour faire le plein de nourriture et de boissons fraîches avant de reprendre la route vers le littoral. « Hadjout est à 10 minutes de Tipasa, c'est l'endroit idéal pour faire ses achats, que ce soit pour les prix qui y sont pratiqués ou bien en ce qui concerne la courte distance qui la sépare de la plage. Aussi, faire une halte ici, permet aux enfants de sortir de la voiture et se dégourdir les jambes » argumente à ce propos un estivant venu de Médéa. En revanche, un autre vacancier de Ain Defla avoue : « Si je m'arrête fréquemment à Hadjout c'est pour acheter un poulet rôti. C'est une habitude que j'observe depuis deux ou trois ans maintenant ». Côté circulation, notamment durant le week-end, les routes des plages à Tipasa deviennent « infernales » pour les milliers d'usagers. Les vendredis et samedis, les embouteillages n'en finissent plus. Ce n'est qu'à des heures tardives de la soirée que le trafic devient fluide. Fort heureusement la nouvelle voie expresse qui relie actuellement Bou-Ismaïl à Nador a sensiblement désengorgé la RN 11. Néanmoins, en attendant l'ouverture du dernier tronçon autoroutier allant de Nador à Cherchell, l'ancienne route est toujours sous l'emprise des embouteillages, lesquels sont accentués par la dizaine de ralentisseurs qui la jalonnent. « Hier vers 13h, j'étais coincé dans un embouteillage monstre qui s'étalait de Bakoura jusqu'à l'embranchement de Oued El Belaa. Il m'a fallu du temps et surtout de la patience pour en venir à bout », affirme Amir venu de Draria pour profiter des plages de l'ouest de Tipasa. « Depuis le début de la saison estivale nos services ont recensé à travers les 43 plages autorisées à la baignade à Tipasa, 6,5 millions d'estivants. Un chiffre bien plus supérieur que celui enregistré l'année dernière lors de la même période. En 2011, celui-ci n'atteignait que 5 millions. Soit une différence de 1,5 million », indique le lieutenant Michalikh, le chargé de communication à la direction de la protection civile de Tipasa. Et d'ajouter : « Jusqu'à maintenant notre bilan fait état de 9 décès par noyade, tous enregistrés dans des zones rocheuses interdites à la baignade. En pareille période de 2011, le nombre de morts par noyade fut de 3 cas. Pour ce qui est des baigneurs sauvés de justesse d'une mort certaine, nos éléments affectés à la surveillance des plages ont sauvé 3165 personnes de la noyade et secouru 1741 blessés, dont 191 ont nécessité une évacuation en urgence vers les centres de soins ».